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Dossier de la Rédaction

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L’hiver syrien

Les jours se suivent et se ressemblent en Syrie où la guerre civile a fait son lit, alors que de nombreux observateurs continuent de conjuguer cette évidence au futur. Il y a belle lurette, en effet, que dans cette crise, les opposants au régime ont pris les armes.

Une des milices armées, s’étant du reste proclamée « armée libre », égrène à longueur de journée le nombre de défections dans les rangs de l’armée régulière suivies de ralliements au camp adverse. De la même manière que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) recense les victimes : 19 000, selon cette source, depuis le début de l’insurrection en mars 2011.

Le cas syrien déjoue les prévisions liées à la généralisation des crises que traversent de nombreux régimes arabo-musulmans et que l’on a tôt fait de cataloguer sous le vocable de printemps arabe. En fait de saison, les événements qui secouent de nombreuses villes syriennes ont tout d’un hiver de neige et de sang. Ceux qui ont cru voir un tournant dans l’attentat qui, la semaine dernière, a causé la mort de quatre hauts responsables de la sécurité dont le général Daoud Rajha, ministre de la Défense, se sont sans doute trompés, au regard de la contre-offensive en cours. Des positions sont ainsi reprises aux rebelles par l’armée régulière, dans certains quartiers de Damas, la capitale.

Le conflit, en tout cas, a atteint un point de non-retour amoindrissant les chances d’une issue diplomatique. Il en est ainsi de la démarche de Kofi Annan, émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe. Son plan de sortie de crise mis en route en avril 2012 et prévoyant un cessez-le-feu puis l’ouverture d’un dialogue politique, a peu de chances de prospérer. La solution ne viendra certainement non plus du conseil de sécurité de l’Onu où trois projets de résolution contraignants pour le régime de Damas ont butté sur le double veto russe et chinois. A Beijing comme à Moscou, l’on soupçonne les Occidentaux de vouloir renverser le pouvoir syrien, sous l’étendard des Nations unies. Comme ce fut le cas, l’année dernière, en Libye où le vote d’une résolution sur une zone d'exclusion aérienne a plutôt donné libre cours aux mêmes acteurs pour en finir avec le colonel Kadhafi et son régime.

Les positions sont ainsi tranchées et aucun camp ne semble prêt à reculer. A la différence de la Tunisie où une révolution populaire a renversé ben Ali, l’Egypte où la révolution a été récupérée par l’armée, la Libye où l'appui de forces étrangères a fait basculer le cours de de l’Histoire, la Syrie constitue un verrou stratégique où les grandes puissances s’épient avec des relents de guerre froide. Les tensions autour de l’avion turc abattu, le 24 juin dernier, par les défenses anti-aériennes de la Syrie relèvent de cette problématique.

Cependant, le temps ne joue pas en faveur du président Bachar el Assad. Le veto de la Chine et de la Russie constitue une couverture épaisse sous laquelle, faute de vaincre l’opposition armée, il ne tardera pas à grelotter sous cet hiver syrien. Sous les sanctions de l’Occident qui le prive d’une bonne partie de ses revenus pétroliers, la situation risque de devenir intenable pour Assad si le conflit durait indéfiniment.



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