Les œuvres du réalisateur allemand présentées à Yaoundé depuis lundi.
Jeanne flirte sur une plage portugaise avec un surfeur en cachette. Elle a des devoirs à faire, des commissions à remplir et tout cela l’ennuie. «« Die innere Sicherheit » (Contrôle d’identité) commence comme une banale chronique d’adolescence. Mais très vite, par touches subtiles, le réalisateur Christian Petzold montre qu’on est loin d’une situation commune. Jeanne veut sortir d’une clandestinité qu’elle subie avec ses parents, anciens membres de la Fraction armée rouge, en cavale depuis 15 ans. Entre révolte et soumission, la jeune fille, en pleine puberté, a soif de liberté dans une Allemagne aseptisée. Alors qu’on pourrait craindre une lourdeur à cause du scénario, Christian Petzold alterne les moments de contemplation et les séquences dramatiques, afin de laisser le film respirer. Et c’est ce qui fait de « Die innere Sicherheit » un film réussi. D’ailleurs, les multiples récompenses obtenues à sa sortie, dont celle de meilleur film allemand en 2001, en sont la preuve.
Le public camerounais a eu l’occasion de le découvrir lundi dernier au Goethe-Institut dans le cadre de la « Rétrospective Christian Petzold ». Attention, le réalisateur n’est pas un vieil homme à la filmographie interminable puisqu’il n’a que 52 ans. Mais depuis « Contrôle d’identité » en 2000, son premier film, Christian Petzold en a fait du chemin. Un chemin parsemé de récompenses dans divers festivals en Europe. Au point où celui qui a remporté le prix de meilleur réalisateur lors de la Berlinade 2012 est considéré comme l’une des têtes de file de la « nouvelle nouvelle vague » du cinéma allemand. Pendant une semaine donc, le public pourra découvrir d’autres œuvres à raison d’un film chaque soir.
Après « Gespenster » mardi qui raconte la rencontre de trois femmes déracinées à Berlin, il y a eu « Yella » hier qui quitte sa petite ville en Allemagne de l’Est après l’insolvabilité de son entreprise et son divorce pour trouver fortune en Allemagne de l’Ouest. Ce soir, « Dreileben – Etwas Besseres als der Tod », une trilogie réalisée avec deux autres collègues, sera projeté. Dans « Jerichow », présenté en clôture ce vendredi, on découvrira l’histoire du soldat Thomas qui retourne à Jerichow, sa ville d’origine. Là, il fait la connaissance du propriétaire de bars Ali et sa mystérieuse femme Laura. Thomas et Laura commencent une relation qui précipitera les trois personnages dans le malheur. Cette rétrospective intervient dans le cadre du film-klub, une série de projections tous les derniers mercredis du mois au Goethe-Institut.
