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Le Cameroun, terre des hépatites virales

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Le Cameroun, terre des hépatites virales
«Nous sommes tous exposés»
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Après l’Egypte, notre pays est le deuxième le plus touché en Afrique.


13 Camerounais sur 100 souffrent d’hépatite virale C. Avec ce chiffre, le pays se classe deuxième en Afrique. L’Egypte, en tête de classement, est à 13.5% seulement. Comme quoi, nous ne sommes pas loin de passer devant, vu que les pratiques à risque sont une mode chez les jeunes Camerounais : tatouages, piercings et autres scarifications, tant prisées par les tradipraticiens. D’où les contaminations à la pelle. Les spécialistes affirment par ailleurs que l’hépatite virale pose le plus de problèmes de santé, du fait de sa prévalence élevée et des complications qui en résultent souvent.

Certes, on guérit de cette maladie, mais le coût du traitement n’est pas à la portée de tous. Jusqu’en avril dernier, le malade d’hépatite C devait dépenser 159.000 F par semaine pour une injection, hormis les comprimés qui avaient également un coût élevé. « Aujourd’hui, grâce à la convention signée avec le laboratoire Hoff Mann Laroche, le prix de l’injection a baissé de 33%. Ce qui revient malgré tout à 106.000 F. Au moins, les comprimés sont désormais gratuits », rassure le Pr. Njoya Oudou, hépatologue.

Malheureusement, à côté de l’hépatite C, il y a l’hépatite virale B, qui touche pour sa part 10 Camerounais sur 100. Celle-ci au moins bénéficie d’un vaccin, introduit depuis 2005 au Programme élargi de vaccination. Occasion pour le Pr. Njoya d’inviter toute personne née avant 2005 à se faire dépister et à se vacciner.

Le 28 juillet de chaque année est Journée internationale de lutte contre l’hépatite. En prélude à l’évènement, les spécialistes du Cameroun ont lancé une semaine de sensibilisation, question d’attirer l’attention sur le fléau et inviter au dépistage. C’est surtout l’occasion de rappeler aux malades que « les tradipraticiens violent les consciences, soignant les symptômes et non la maladie ». Il vaut mieux la prévenir que guérir.


«Nous sommes tous exposés»

Pr. Njoya Oudou, hépato-gastro-entérologue.

Quels sont les symptômes de l’hépatite virale ?

C’est à la fois facile et difficile de détecter les symptômes de l’hépatite virale. Facile parce que dans certains tableaux, on a une expression classique du mal, avec de petites fièvres, des douleurs et la coloration jaune des yeux. Mais ce tableau n’est pas univoque, c’est-à-dire qu’il n’est pas toujours présent. D’où la difficulté, parce que, très souvent, on n’a qu’un des signes ou un des symptômes. Et finalement, c’est la biologie qui permettrait de confirmer le diagnostic d’hépatite virale. En réalité, il est difficile de savoir. Généralement c’est le médecin qui demande de faire le test quand il aura traité d’autres maladies qui ressemblent à l’hépatite et sans résultats, il va se rabattre sur l’hépatite virale.

Comment le mal se transmet-il ?

Il faut déjà rappeler qu’il y a plusieurs types d’hépatites virales. On peut généralement les regrouper en deux grandes catégories. Celle des hépatites virales qui sont transmises par la voie orale, donc par la nourriture. Ce sont les hépatites virales A et E. Ici l’on est contaminé par le biais d’un repas mal préparé ou mal conservé. Contrairement à ce que les gens croient, ce n’est pas en prenant le même verre avec un malade qu’on est contaminé. Le virus est dans l’aliment que nous consommons. Notamment les crudités, les crevettes mal conservées, etc. Voilà comment on attrape ce genre d’hépatite, puisque le virus est partout un peu comme celui du choléra, sauf que les hépatites virales A et E sont bénignes et ne posent presque pas de problèmes chez le sujet normal. Les hépatites graves sont celles de la seconde catégorie, transmises par les voies sanguine et sexuelle. Ces sont les hépatites virales B, C et D ou Delta. Pour ces dernières, ça se transmet lors d’une injection, des scarifications lors des pratiques traditionnelles, des transfusions sanguines, des gestes médicaux invasifs, des chirurgies. Donc, nous sommes tous exposés d’une certaine manière.

Peut-on guérir d’une hépatite virale ?

L’hépatite virale peut guérir spontanément, sans traitement. Les A et E guérissent facilement sans complications. Avec un traitement bien conduit, on guérit complètement de l’hépatite A. Pour ce qui est de l’hépatite virale B, je peux dire que 90% des cas guérissent sans traitement. Les 10% qui restent malheureusement, causent des complications très graves. Parce qu’ils vont créer des hépatites chroniques, puis des cirrhoses et surtout des cancers du foie. Il s’agit là des maladies pour lesquelles on n’a pas de traitement curatif à proprement parler. La visée du traitement existant est de baisser au maximum la charge virale des patients pour qu’ils ne développent pas des complications. Maintenant, pourquoi certains guérissent spontanément alors que d’autres sont chroniques ? Difficile de comprendre. C’est une question de résistance personnelle, de charge virale aussi. Mais, nous sommes conçus de manière à pouvoir nous battre naturellement contre l’infection.

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