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Dossier de la Rédaction

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L’urgence de l’intégration régionale

Après une trêve relativement longue, les chefs d’Etat de la Communauté économique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont réunis depuis hier à Brazzaville dans le cadre du 11e sommet de cette organisation considérée comme le cadre idoine pour renforcer le processus d’intégration régionale. La tenue de cette importante rencontre, en ce moment précis, vient confirmer l’urgence d’une action concertée qui interpelle à la fois les gouvernants et les peuples en vue de donner une nouvelle impulsion à la dynamique communautaire qui tend à s’enliser ces dernières années. La situation actuelle est paradoxale dans un monde engagé de plain-pied dans la mondialisation, à l’heure où se constituent des grands ensembles sur le double plan diplomatique et économique. Longtemps pionnière dans ce domaine (avant l’Europe qui nous sert de modèle), l’Afrique semble aujourd’hui à la traîne de cette mouvance planétaire, même si quelques exceptions permettent d’entretenir l’espoir. Alors que la dynamique d’intégration progresse notamment en Afrique de l’Ouest (Cedeao) et en Afrique australe (Sadec), on peut souligner, pour le déplorer, que les pays de notre sous-région se « hâtent lentement » pour reprendre la formule teintée d’humour du président Biya lors d’un précédent sommet à Yaoundé.

Considérée au départ comme l’instrument essentiel pour accélérer le rapprochement des populations dans une vaste zone géographique couvrant plus de 3 millions de km2 pour 35 millions d’habitants environ, la Cemac donne aujourd’hui l’impression d’être en léger décalage avec les bonnes intentions de départ. L’organisation sous-régionale est née pourtant de la volonté des gouvernements de six Etats-membres de l'ancienne UDEAC d’aller plus loin, en surmontant nécessairement les nombreux obstacles qui plombaient jusque-là leur marche en avant, l’idée de départ étant de donner une impulsion nouvelle et décisive au processus d'intégration dans la sous-région, par une harmonisation accrue des politiques et des législations, une convergence des performances des politiques économiques. La volonté des Etats de faire bénéficier la nouvelle Communauté du transfert d'une parcelle de leur souveraineté à travers la création de certaines institutions comme le Parlement communautaire, la Cour de Justice ou la Cour des comptes a été saluée en son temps. Pour certains observateurs, ces avancées au plan du déploiement institutionnel ont plus valeur de symbole plutôt qu’une efficacité réelle, du moment où la création de nouvelles structures n’a que peu d’incidence sur le flux des échanges entre les pays voisins.

Il ne faut jamais perdre de vue qu’au-delà des échanges d’amabilités entre les chefs d’Etat, la mission première de la Cemac est et demeure la promotion d’un « développement harmonieux des Etats-membres dans le cadre de l'institution d'un véritable marché commun ». Peu connue du grand public, l’Union Economique de l'Afrique Centrale (UEAC) vise justement à renforcer la compétitivité des activités économiques et financières. Certains phénomènes récents comme l’expulsion à répétition de ressortissants camerounais, les tracasseries au niveau des transports, la fermeture unilatérale des frontières constituent bien la preuve que les obstacles sont encore nombreux sur la route de l’intégration régionale. Pour que la rencontre de Brazzaville ne soit pas un simple sommet de plus, nos dirigeants pourraient saisir l’opportunité pour examiner froidement tous les sujets à problème afin de vider définitivement des vieux contentieux qui n’ont que trop duré. En principe, aucun dossier ne devrait être éludé, qu’il s’agisse du passeport communautaire, de la compagnie aérienne régionale, du marché boursier ou de la répartition de divers postes de responsabilités. Certains experts sont d’avis que le Cameroun, généralement considéré comme le poids lourd de la Cemac, doit assumer pleinement son rôle de locomotive, avec un effet d’entraînement souhaité. Mais il ne peut le faire seul. Il a besoin de la volonté, de la disponibilité, de la sincérité et de l’hospitalité d’autres pays frères. Pour ne plus être à la traîne, les uns et les autres gagneraient à taire leurs querelles de clocher, de mettre un bémol à leurs intérêts égotistes pour regarder dans la même direction.

 

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