Le magazine économique américain a lancé, mardi à Brazzaville, sa version en français sur le continent noir.
Lancement XXL pour un magazine de poids. La version Afrique francophone de la revue américaine consacrée à l’économie, connue pour ses classements des plus grandes fortunes mondiales, fondée en 1917, a été dévoilée le mardi 24 juillet à Brazzaville. Un important gratin du monde politico-médiatique euro-afro-américain s’est réuni dans la somptueuse salle du ministère des Affaires étrangères du Congo, à l’invitation du directeur général de Forbes Afrique, l’influent Lucien Ebata. D’ex-Premiers ministres, français Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin et belge Guy Verhofstadt, au vice-président de Forbes Christopher Kip Forbes, à l’ancien chef de cabinet de Barack Obama, William Daley, en passant par la «prêtresse » du journalisme francophone Christine Ockrent.
Une cérémonie placée sous la présidence de Denis Sassou Nguesso. Accompagné de quelques-uns de ses pairs de la Cemac venus assister à cette inauguration, à la veille des assises communautaires, le président congolais a loué l’initiative. Denis Sassou Nguesso s’est dit « honoré que [son] pays ait été choisi » pour abriter ledit lancement. « En 95 ans d’existence, Forbes a bâti sa renommée sur les fortunes. Le grand magazine va consacrer une édition spécifique au continent. L’Afrique refuse d’être marginalisée et est en passe de devenir l’un des pôles majeurs de l’économie mondiale », s’est-il réjoui. A l’en croire, Forbes Afrique va permettre une « visibilité sur les avancées que réalisent les pays africains. » « Il va aider nos pays à attirer les investissements directs étrangers », a-t-il souligné.
L’avènement du magazine a délié les langues de plusieurs orateurs. Des plus lyriques aux enthousiastes. Tel Jean-Pierre Raffarin, qui estime que l’Afrique « peut rejoindre le mouvement des pays émergents symbolisés par les Brics [Ndlr, Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud] qui sont aujourd’hui le moteur de la croissance mondiale. Ces banquiers qui veulent aussi être des décideurs ». Le pasteur Andrew Young voit ni plus ni moins qu’ « une Afrique qui sauvera le monde », parce qu’elle « deviendra le plus grand marché du futur, du fait de l’émergence d’une classe moyenne importante ». Par conséquent, Forbes doit mieux révéler, éclairer cette réalité. Pragmatique, Dominique de Villepin estime pour sa part que l’Afrique, dont l’Europe semble se détourner, a le choix de son destin. Le choix de la durée : une planification pour le long terme notamment.
Tiré à 25.000 exemplaires, Forbes Afrique, la 25e édition dans le monde, va être distribué dans 21 pays de l’espace francophone, avec un réseau d’une quinzaine de correspondants aguerris et des chroniqueurs célèbres.
