Une réunion spécialisée ouverte hier à Yaoundé, afin de freiner le mal en Afrique centrale.
Selon les experts, « la traite des enfants constitue un fléau, classé parmi les pires formes de travail des enfants ». Parce que les victimes finissent dans les travaux domestiques, l’exploitation sexuelle commerciale, l’agriculture, le trafic de drogue, la mendicité organisée ou comme enfants-soldats. Bien qu’il n’y ait pas de chiffres précis à propos, le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) estime que plus de quatre millions d’enfants sont victimes du travail forcé. Le mal n’est pas nouveau, mais va grandissant. Aujourd’hui, Interpol dénonce particulièrement « le tourisme sexuel impliquant des enfants. C’est une forme de criminalité contre les enfants qui auparavant n’existait pas dans notre région». Dixit Emmanuel Assama, chef du bureau régional Interpol pour l’Afrique centrale.
Hier, en ouvrant les travaux de la réunion spécialisée sur la traite des enfants en Afrique centrale, Emmanuel Assama a affirmé qu’il y a des gens qui viennent de l’étranger dans le seul but de se livrer à des activités sexuelles avec des enfants. « Ce faisant, ces gens profitent de la pauvreté et de l’impuissance des enfants, mais aussi des failles dans l’application de la loi ». Faute de stopper le phénomène, parce que des familles sont elles-mêmes parfois à la base de la traite des enfants, Interpol compte au moins y mettre un frein. Et « la clé de lutte est de mettre fin à sa rentabilité par la création des textes juridiques et une stricte application de la loi, la confiscation des profits des trafiquants et la protection renforcée des enfants », espère le responsable d’Interpol au terme de cette réunion de trois jours.
Les participants sont membres des organismes internationaux, des Ong, des officiers de police judiciaire et des experts de la question de la traite des enfants. Ils ont le devoir de partager leurs connaissances et expériences et surtout mettre sur pied une plate-forme de lutte, afin de mettre un coup de pied au phénomène.
