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Dossier de la Rédaction

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Makèpè Missokè, presqu’île urbaine !

Dans ce quartier de Douala, l’eau règne en maître pendant les mois de juillet et août. Un lundi gris à Makèpè Missokè. Non loin du pont qui sépare le coin de Bonamoussadi. La pluie menace de tomber, en harmonie avec l’humeur d’un personnage aussi hargneux qu’hirsute. Ce dernier oppose une fin de non recevoir à deux reporters de CT en quête d’informations : « Je vis ici depuis 1997. Vous ne serez ni les premiers ni les derniers à venir poser des questions. Nous avons déjà subi trop de menaces des autorités et autres qui nous demandaient de partir. Notre conversation va donc s’arrêter là. Je n’ai plus rien à dire ». Sa maison, toute en planches irrégulièrement agencées, penche dangereusement vers le cours d’eau qui passe derrière, comme aspirée par l’érosion.

Il y a quelques semaines, cette maison, au bord de la route, ne laissait voir que son toit. La terre avait complètement disparu sous les eaux. Et pour atteindre le goudron, certains étaient obligés de patauger dans un liquide boueux et souillé, jusqu’aux épaules parfois. De l’autre côté de la route, la mission était tout simplement impossible. Personne n’avait osé s’aventurer dans cette eau rendue noire par les ordures et les déjections échappées des latrines des uns et des autres. Dans une telle ambiance, lorsqu’on s’enfonce dans le quartier, difficile de trouver, dans la grande population qui y vit, un habitant bavard sur les conditions de vie à Makèpè Missokè. Entre ceux qui jettent de fréquents coups d’œil aux intrus, d’autres qui suivent leurs déplacements à la trace, celles qui acceptent volontiers de s’exprimer du moment qu’on ne prend ni leur nom ni leur photo, au grand dam d’un homme âgé qui leur demande d’exposer leurs problèmes, bien existants, on se croirait dans une fiction sur la mafia.

Le fait est que les résidants de Makèpè Missokè sont bel et bien conscients des commentaires désobligeants à leur endroit. Et comme pour se défendre, plusieurs voix craintives s’élèvent pour dire « on n’est pas dans le marécage ici ». La faute, on la rejette sur le manque d’infrastructures d’écoulement des eaux. Et l’eau, c’est ce qui manque le moins sur les lieux. De nombreuses mares boueuses occupent l’allée qui sépare les maisons. Mares dont chacun s’accommode, comme cette mère de famille qui déverse une bassine pleine d’un liquide savonneux sur le chemin. Un petit garçon lui, y rince un jouet avant d’y tremper ses pieds, histoire de les nettoyer. Loin des soucis de cette bourgade où les quatre ou cinq voies d’accès sont parfois impraticables lors de fortes pluies.

Pour s’en sortir, les années précédentes, les habitants organisaient des journées d’hygiène et salubrité afin d’enlever les herbes et les ordures qui pourraient bloquer le déversement des eaux. Mais l’adhésion de tous a fait parfois défaut. Et rien n’ayant été fait pour 2012, Makèpè Missokè a déjà reçu la colère de Dame pluie de plein fouet. Chose qui peut se reproduire.

 

 

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