En effet, malgré les travaux de la Communauté urbaine de Douala en juin dernier, qui avait essayé de colmater les brèches, les fossés qui occupent la chaussée se sont encore creusés avec les grandes pluies. Récemment, c’est un « bendskineur » qui s’est effondré dans l’eau boueuse, perdant par la même occasion une de ses sandales. Trempé, couvert d’égratignures, il ne parviendra pas à récupérer sa babouche, malgré les plongeons désespérés de ses bras dans la vase. Carine N., jeune étudiante, raconte sa peur quotidienne : « A chaque fois qu’un camion transportant un container passe ici, nos cœurs s’arrêtent de battre, surtout qu’il n’y a rien pour le retenir. D’ailleurs, dernièrement, c’est un grumier qui est tombé. Heureusement, il n’y avait pas de billes de bois dessus et un bendskineur qui roulait à côté a échappé de justesse à la mort ».
Pour Edmond Félix Etoundi, promoteur de l’agence de voyage Finexs : « Les accrochages sont plus fréquents car les voitures se faufilent pour chercher leur chemin… les voitures s’abîment plus rapidement à cause des suspensions entamées ». Et les embouteillages, qu’on aurait pu croire révolus avec la régulation de la circulation effectuée par le sous-préfet de Douala III au carrefour Ndokoti récemment, sont toujours aussi présents vu le pitoyable état de la route. Certains automobilistes ont trouvé la parade pour éviter les risques de dérapage. Ben S., client fidèle de Buca Voyages, l’atteste : « Les bus Vip ne passent plus par là, ils préfèrent Village. Et récemment, lorsque j’allais à Yaoundé, le chauffeur a eu la bonne idée de passer par Tradex Ndokoti et contourner par PK8 pour ressortir à Total Logbaba ». À ce rythme-là, Ndokoti sera-t-il bientôt déserté par tous les gros porteurs ? Carine, elle, espère bien que oui.