Des infrastructures routières, le petit commerce, la pêche, l’écotourisme sont des activités en plein essor autour du barrage en chantier.

Tous ceux qui ont effectué le déplacement de Lom-Pangar, à partir de Bertoua, l’ont constaté : deux voies s’offraient à eux pour rallier cette belle localité, au paysage féerique, non loin de la réserve forestière et faunique de Deng-Deng, sanctuaire des primates protégés. La principale route, la plus longue, de près de 170 kilomètres, offre une aisance de circulation au voyageur, qu’il soit dans une voiture de luxe ou dans un véhicule banalisé ou même un car de transport public. Le premier chemin se déroule en deux étapes : la première, Bertoua-Belabo, longue de 80 kilomètres de route, est entièrement bitumée. Le reste du trajet, certes non bitumé, est loin d’être un parcours du combattant qu’il était dans un passé récent. C’est désormais une route large, carrossable et bien entretenue que l’automobiliste éprouve de la joie à parcourir. On peut dire la même chose de la deuxième route, longue de 110 kilomètres, à partir de Bertoua, sans bifurquer par Belabo. Dans les deux cas de figure, les populations des cantons de Mabaya ou de Ndeng-Ndeng se frottent les mains. Les deux routes nouvellement aménagées désenclavent totalement la contrée. Le pont sur le Lom, construit en trois mois, par l’entreprise chinoise (CWE) et livré en juin 2012, permet de rallier désormais les arrondissements de Belabo et de Bétaré-Oya, sans prendre le train.

Une fois à Lom-Pangar, le visiteur qui débarque pour la première fois sera aussi frappé par l’état des travaux sur le site : la cité des cadres donne une fière allure, à la petite ville qui se crée dans la forêt vierge. Et qui se construit petit à petit autour du barrage en chantier. De l’autre côté du pont sur le Lom, la base-vie des ouvriers, bâtie en matériaux locaux, est bel et bien occupée. Les Camerounais disposent de leur camp. Les Chinois ont le leur, à proximité du garage. Il y a de la vie dans la contrée. Dans les camps comme sur les sites des travaux. Des chercheurs d’emplois se bousculent. En temps ordinaire, plus de cents ouvriers et cadres de l’Electricity Development Corporation (EDC), maître d’ouvrage et de l’entreprise chinoise CWE, travaillent à longueur de journée. Et du coup, de petites activités se développent autour de ce grand chantier. Des restaurateurs acheminent de la nourriture, pour les travailleurs. Le petit commerce est florissant dans la zone environnante au projet. Les villageois écoulent facilement leurs vivres, au point qu’eux-mêmes éprouvent de la peine à se nourrir convenablement. La demande est forte, en denrées alimentaires. Les tenanciers des petites échoppes et points de vente de produits manufacturés font de bonnes affaires. Le coût de la vie est passé du simple au double. 

L’autre retombée de ce gigantesque projet de retenue d’eau de Lom-Pangar est que même si pour le moment les pêcheurs se font un peu discrets, du fait de la faible quantité de poisson capturé, l’activité ne saurait rester en hibernation pendant longtemps. Des professionnels de la pêche, flairant le bon coup, accourent des quatre coins du pays, voire de l’Afrique de l’Ouest, pour s’établir dans la contrée. Des observateurs avertis pensent que le devenir de cette localité aux immenses potentialités naturelles serait semblable à celui de Lagdo grâce au barrage hydroélectrique qui y a été construit. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nul doute que Lom-Pangar sera érigé dans un proche avenir en une unité administrative. Les attraits touristiques de la réserve faunique et forestière de Ndeng-Ndeng constituent d’autres atouts qui valoriseront cette localité de Lom-Pangar, promise, à coup sûr, à un bel avenir.