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Dossier de la Rédaction

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Livre: Lucie-Espoir, la "Canadiafricaine"

« J’appartiens au monde » de Lottin Wekape raconte l’histoire d’une fillette délaissée.


Suspense dès l’entame de la lecture du roman « J’appartiens au monde ». Le lecteur ne peut s’empêcher de s’interroger sur les raisons de la haine viscérale d’une mère pour sa fille, qui n’est autre que l’héroïne, Lucie-Espoir Grenier-Ngassam. Elle n’hésite d’ailleurs pas à l’appeler « Lucifer-désespoir », la brimant et la considérant comme la source de ses malheurs. L’auteur, Lottin Wekape, se met dans la peau de cette fillette d’à peine douze ans, née d’une immigrée camerounaise et d’un père canadien qui les a abandonnés. Il raconte la vie de cette famille monoparentale, dans un immeuble vétuste d’un quartier défavorisé de Montréal au Canada. Son style, surtout descriptif, fait une peinture noire, à la limite de l’invraisemblable, de la misère qui y règne. L’appartement crasseux, assiégé par des rats, constitue l’une des couleurs déversées entre dans les lignes. Lottin Wekape présente aussi la vie des autres habitants de l’immeuble, des voisins de nationalités et tempéraments différents, au travers des interactions avec la famille. Ce qui donne une certaine ambiance au quotidien dans cet espace morne. Lucie-Espoir, semble destinée à un triste avenir et ce n’est ni sur sa mère, alcoolique, dévergondée et obnubilée par sa pléiade d’amants, ni même sur son père qui a pris la poudre d’escampette, qu’elle pourrait compter. Toutefois, au milieu de cette atmosphère, vit également Slim, jeune enseignant tunisien au cœur différent des autres, qui pourrait bien tout changer.

Le roman, dans ses 170 pages, touche à de nombreux domaines tels la politique, le social, l’éducation, mais surtout l’immigration. L’auteur oppose ici l’africanisme qui prône le retour aux sources, et l’universalité, le mélange avec les autres cultures, l’ouverture sans réserve au monde. Le langage, plutôt soutenu et riche en figures de style, ainsi que la justesse de l’histoire trahissent assez le background de l’auteur. Professeur de lettres à Montréal, et directeur d’une troupe théâtrale, Lottin Wekape n’en est pas à sa première œuvre. Normal donc que « J’appartiens au monde » se décline tel un film, et que l’épilogue émeuve telles les références du genre. Et on peut se hasarder à rattacher sa propre vie à la situation décrite dans l’œuvre. En tout cas, à chacun de se faire son idée, le livre en main. L’auteur a dédicacé son œuvre le 27 juillet dernier à Yaoundé.

« J’appartiens au monde », Lottin Wekape, L’Harmattan, mai 2012, prix : 16,15 E (10 600 FCfa)

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