Lorsque hier dimanche, l’horloge affiche 12h, le ras-le-bol est général au Congres Hall de Bamenda. De façon quasi collégiale, les avocats décident qu’il est plus que temps de passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire au renouvellement des organes dirigeants du Barreau du Cameroun. Sur l’estrade, encore affairé à identifier les potentiels votants, Me Hyppolite Meli, président sortant de l’Assemblée générale (Ag), est assiégé par ses confrères. Il en a fallu de peu pour qu’il soit roué de coups. L’attente, pire, la tension étant au comble.

Il faut dire que cette assemblée générale ordinaire élective était censée commencer la veille en matinée. Le président de l’Ag s’est fait désirer, annonçant la vérification des identités au-delà de 13h. Pour lui, c’est la liste arrêtée pour l’Ag reportée du 26 mai au palais des Congrès de Yaoundé qui doit être prise en compte. Entre-temps, les absents à la dernière rencontre doivent se faire enregistrer. Sauf que dimanche, à 1h du matin, au moment de passer aux élections après présentation du bilan des organes sortants, Me Meli annonce que des avocats se sont enregistrés deux fois. Il demande du temps pour nettoyer la liste et extraire les doublons, suspendant ainsi les travaux pour reprise à 8h. Curieusement, au moment où les travaux reprennent, on apprend que c’est avec les mêmes enregistrements. Les avocats essayent de se contenir mais à midi, clash !

Un 53e candidat au conseil de l’Ordre vient revendiquer son inscription. Plusieurs jeunes sont écartés, du fait que leurs dates de prestation de serment et d’entrée au barreau ne sont pas mentionnées. Certains proposent le report, d’autres crient à la manipulation. Dans ce tohu-bohu, Me Otsomotsi suggère qu’on se serve uniquement du tableau de l’Ordre. Sa proposition est plus ou moins acceptée. Pour deux autres « aînés », Me Asongwe et Me Anthony Asanzee, « si les avocats partent de Bamenda sans avoir renouvelé les organes dirigeants, ce serait un véritable chaos». Visiblement, cela suffit à calmer les esprits.

Ignorant le quorum, et se servant du tableau de l’Ordre comme fichier électoral, les élections démarrent finalement peu après 13h, sous la présidence de Me Otsomotsi. Dans les faits, il y aura trois scrutins bien distincts : celui du président de l’Ag et son adjoint, le vote des 15 nouveaux membres du conseil de l’Ordre, ayant enregistré 52 candidatures et enfin l’élection du bâtonnier, dont les candidats seront issus des 15 élus du conseil de l’Ordre. Contrairement à son discours de la veille, Me Meli n’est plus candidat à sa succession… Au moment où nous mettions sous presse, les élections étaient encore en cours.