C'est au pas de charge que le ministre des Travaux publics (Mintp), Patrice Amba Salla, a procédé à l'inauguration du pont sur le Mayo-Mbam à Mbamti, dans la région de l'Adamaoua (Djerem-Mayo-Banyo). Arrivé mercredi dernier à 6 h du matin à la gare de Ngaoundal, accompagné de l'ambassadeur de France, Bruno Gain, il a immédiatement pris la route pour Mbamti via Tibati. Occasion pour le ministre et son hôte, de toucher du doigt les réalités de l'enclavement et de l'état des routes dans la région de l'Adamaoua en général et des départements du Djerem et du Mayo-Banyo en particulier.

A Mbamti, Patrice Amba Salla commencera d'ailleurs son propos par cet aspect des choses, pour rassurer les populations sur l'imminence du démarrage des travaux sur l'axe Tibati-Banyo. L'entreprise en charge de ces travaux a commencé son implantation et attend impatiemment la fin des pluies pour entrer en action.

A propos du pont de Mbamti, construit en 20 mois pour un coût de 11, 436 milliards de F avec l'aide de la France à travers le programme C2D routier et le BIP, il est crucial pour les régions de l'Ouest et du grand Nord. Il rentre dans le cadre d'un vaste programme de construction des routes qui occupe une place prépondérante. Le pont de Mbamti, a martelé Patrice Amba salla, « doit rester beau toute sa vie. Mais tout dépend des populations qui doivent veiller à la bonne tenue des routes et ponts pour les services qu'elles attendent ». Une interpellation claire à l'endroit des habitants de Mbamti et des transporteurs routiers, premiers responsables du bon état des routes, mais aussi des autorités administratives qui doivent sévir en cas d’acte de vandalisme. Faisant d’une pierre deux coups, le Mintp a été, on ne peut plus, clair : "le temps du laxisme est révolu et nous tordrons le cou aux entreprises qui ne mènent pas à terme les chantiers". Un avertissement loin d'être innocent dans cette région du pays où de nombreuses entreprises continuent de gagner des marchés alors même qu'elles ont dans leur passif des chantiers abandonnés ou mal exécutés. Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun, a magnifié l'évènement qui concrétise un investissement. Il a insisté sur l'importance du pont de Mbamti pour l'économie nationale et sous-régionale, témoignage du dynamisme de la coopération entre la France et le Cameroun à travers le C2D. Le pont de Mbamti, a-t-il ajouté, « est résolument tourné vers l'avenir et l'émergence du Cameroun, il unit les hommes, désenclave, est porteur d'espoirs économiques et s'inscrit dans le cadre des réalisations du président Paul Biya ». Tout étant dit, Patrice Amba Salla et Bruno Gain pouvaient alors procéder à la coupure du ruban symbolique, sous un soleil radieux et les youyous de satisfaction des populations venues nombreuses et qui pour rien au monde, ne voulaient manquer cette renaissance de leur localité, grâce à la magie d'un pont.