L’extrait suivant du formulaire de retrait et de transfert d’autorité en donne une idée. « Il est reconnu par le présent acte que (a) le retrait de l’administration civile et des forces de police de la République fédérale du Nigéria de la Zone (Annexe I et Annexe II de l’accord de Greentree et (b) le transfert d’autorité à la République du Cameroun sur la totalité de la presqu’île de Bakassi ont été achevés ce jour, jeudi 14 août 2008. » Au bas du document, les signatures des chefs des délégations du Nigéria et du Cameroun, du président du comité de suivi des accords de Greentree ainsi que celles des représentants des quatre Etats témoins ,à savoir les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne.
Ce jour a constitué l’aboutissement heureux d’une ferme volonté et d’un courage politique soutenus du côté camerounais par le président Paul Biya et de l’autre côté par les autorités fédérales nigérianes, particulièrement le président Olusegun Obasanjo et ses successeurs. Il a concrétisé l’accord de Greentree, signé le 12 juin 2006, donc deux ans plus tôt sur les modalités de retrait et de transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi. Le Cameroun avait saisi la Cour Internationale de Justice de la Haye le 29 mars 1994 au sujet du litige frontalier terrestre et maritime l’opposant à son voisin le Nigéria, alors que plusieurs incidents étaient survenus depuis décembre 1993 . Le 10 octobre 2002, la Cour a rendu son verdict reconnaissant la camerounité de Bakassi. Il aura fallu depuis lors déployer d’intenses efforts diplomatiques, dans le cadre de la commission mixte Cameroun-ONU-Nigéria, politiques au sein des deux pays, économiques, sociales voire psychologiques pour aboutir au tournant historique de Calabar.