Ainsi donc, les Jeux olympiques « Londres 2012 » sont entrés avant-hier dans l’histoire. A l’heure du bilan, une série de faits s’imposent. Les Etats-Unis ont repris le leadership que leur avait ravi la République populaire de Chine il y a quatre ans à Beijing.
L’Empire du Milieu qui défendait son titre a fait une prestation honorable en se classant deuxième, juste devant la Grande Bretagne qui est passée de la quatrième à la troisième place. Quant aux pays africains ils ont constitué l’une des principales déceptions de ces jeux. Le Kenya, premier pays du continent à Beijing avait alors occupé le 13e rang et remporté 14 médailles dont six en or, quatre en argent et quatre en bronze. A Londres l’Afrique du Sud, pays africain le plus titré a occupé le 24e rang avec six médailles dont trois en or, deux en argent et une en bronze. Une situation que de nombreux observateurs attribuent notamment au changement de nationalité de nombreux athlètes en quête de meilleures conditions de travail et de vie.
S’agissant de la participation de la Cameroon Olympic Team aux Jeux de Londres, l’opinion publique tant nationale qu’internationale en a retenu non seulement la défection de sportifs, mais aussi ses prestations médiocres dans les différentes compétitions auxquelles elle a participé. Des faits qui appellent une réflexion urgente et profonde sur la condition du sportif de haut niveau. Le Cameroun qui a déjà eu à inscrire son nom à plusieurs reprises dans le palmarès des grandes nations sportives (médaillé d’or en football masculin aux J.O de Sydney en 2000, double médaillé d’or au triple saut féminin aux J.O d’Athènes et de Beijing, respectivement en 2004 et en 2008), doit définitivement tourner le dos à l’amateurisme et à l’improvisation qui le caractérisent en matière de préparation des compétitions sportives. Improvisation et amateurisme ne peuvent que conduire à la déception, aux résultats qui n’honorent pas le Cameroun comme ce fut le cas de la phase finale de la CAN 2010 en Angola, à la Coupe du monde de la même année en Afrique du Sud, aux éliminatoires de la CAN 2012, Gabon-Guinée équatoriale et aux récents J.O de Londres pour ne citer que les cas les plus récents.
Les responsables et autres encadreurs du mouvement sportif national doivent cesser de croire que talent et prédispositions suffisent pour devenir des stars, pour remporter des victoires éclatantes. D’où l’urgence qu’il y a à mettre sur pied des politiques sportives qui mettent l’accent sur la construction des infrastructures de qualité, tenues par des encadreurs chevronnés, la détection des talents dès le bas âge, leur formation puis leur suivi au travers de stages et une participation régulière aux compétitions de haut niveau… On ne le dira jamais assez, seule une préparation rigoureuse et méticuleuse qui s’inscrit sur la durée est la clé du succès des grandes nations sportives.
Des pays comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie… investissent dans la préparation pour obtenir les résultats qui font leur fierté et qu’on leur envie. Le Cameroun gagnerait à se mettre à cette école de la rigueur, de la programmation à moyen et long termes et de l’investissement sur la richesse humaine, s’il veut être cité demain en exemple grâce à ses résultats sportifs. En effet, en sport comme dans d’autres domaines de la vie, nul ne peut récolter ce qu’il n’a pas semé. La politique des Grandes Réalisations ne concerne pas seulement les routes, les ponts, les hôpitaux, les ports, les mines… Le sport doit y occuper une place de choix avec la construction des stades, et autres structures de formation, d’encadrement et de recyclage, la prise en charge financière des sportifs. C’est ainsi et seulement ainsi que seront mises sur pied les conditions d’émergence des athlètes de haut niveau qui pourront redorer le blason du sport camerounais.
