La technique, qui puise dans l’artisanat africain, permettrait de faire des films animés à base de personnages miniaturisés.

Prenez une des nombreuses poupées vaudou vendues dans tous les coins de rue des principales villes du pays ; recréez un environnement de l’Afrique traditionnelle, donnez-leur du mouvement ; filmez le tout et vous obtenez des productions en volumes animés. A l’image du dessin animé, mais en plus authentique. Car, selon le constat d’Anne Mpay, assistante de production, basée à Paris, de passage au Cameroun, pour sensibiliser cinéastes et artisans sur cette technique, « les Africains sont des artisans pour l’instant et pas vraiment des dessinateurs. Nous ne sommes pas une culture du dessin. »

Dès lors, des aptitudes sont plus réelles dans les volumes. Il s’agit d’une technique adaptée au continent, car moins coûteuse et beaucoup plus rapide. « Je suis formelle. J’ai demandé aux artisans de Yaoundé, de reconstituer une chefferie de Bafoussam dans laquelle, on créerait un univers de chaises, de notables, etc. On s’arme d’une caméra pour filmer les différentes scènes. Et avec des formateurs venus du Burkina Faso qui apprennent à activer le mécanisme des articulations et de la mobilité, le tour est joué. Il faut préciser que l’esthétique des scènes respecte tous les canons de l’art », ajoute-t-elle.

Pour la dame, des productions en court format sont possibles. Pas besoin de grands projets. Dans le cinéma, les Anglais travaillent déjà en volumes, avec un certain succès. Souvenez-vous de quelques films de Tim Burton… L’exemple de la poupée vaudou est assez révélateur, puisqu’elle se retrouve, quoique sous des déclinaisons différentes, un peu partout en Afrique. « C’est une poupée unificatrice. Les personnages de l’art nègre peuvent être aussi adaptés, en vue de conter les histoires de l’Afrique aux enfants, à travers ces volumes animés », précise Anne Mpay. Une opportunité à saisir donc.