La création de nouveaux établissements scolaires répond aussi, dans de nombreux cas, aux sollicitations des élites politiques et administratives des localités bénéficiaires. Cependant, l’accroissement quantitatif des établissements scolaires d’enseignement secondaire est contrasté à travers le territoire national. Les récents textes réglementaires y relatifs mettent l’accent non seulement sur les zones d’éducation prioritaires, notamment les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Est, mais encore sur les zones rurales. Cette option vise à résorber progressivement le déficit observé dans ces zones. Toutefois, les grandes agglomérations urbaines comme Douala ou Yaoundé connaissent aussi des problèmes analogues, malgré les efforts des pouvoirs publics pour la création de nouveaux établissements publics. Les effectifs des lycées de ces deux villes dépassent souvent une centaine d’élèves par classe, de la sixième en terminale. Nombre de quartiers étant éloignés d’établissements scolaires publics, les distances à parcourir par les élèves concernés sont longues, fatigantes et onéreuses.
Paradoxalement, l’accroissement quantitatif de l’offre publique d’établissements scolaires d’enseignement secondaire général et technique ne va pas toujours de pair avec les critères d’exigence de qualité. Pour s’en convaincre, il est loisible d’observer deux aspects importants, voire déterminants pour la qualité des enseignements. En premier lieu, les infrastructures. Un grand nombre de nouveaux établissements ne peuvent ouvrir les portes dès la prochaine rentrée scolaire faute de bâtiments. L’insuffisance de salles de classe, de bureaux et d’infrastructures sportives est un handicap pour bien d’autres. En second lieu, la pénurie d’enseignants. Malgré les dispositions administratives prises plus ou moins à temps pour l’affectation des personnels-enseignants, ceux des nouveaux établissements qui peuvent ouvrir les portes dès la rentrée comptent dans les effectifs d’encadrement le responsable principal assisté de quelques enseignants, un ou deux dans les cas les plus déplorables. Ceux-ci doivent dispenser des enseignements dans toutes les matières sans exception, quel que soit le nombre de salles de classe, quels que soient les effectifs des élèves.
Ce contexte déteint évidemment sur la qualité de l’encadrement et des enseignements et, par conséquent, sur les résultats scolaires. Mettre l’accent sur la qualité aussi est un défi important à relever dans la perspective d’une formation adéquate.