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Dossier de la Rédaction

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Chaînon manquant

C’est à croire qu’il se passe toujours quelque chose de nouveau dans les cacaoyères. Depuis une dizaine d’années que les cours sont à l’embellie et la production en hausse. La dernière nouvelle concerne le lancement, il y a deux jours au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à Yaoundé, du Projet d’appui à l’utilisation d’engrais dans les filières cacao – café (Puaef2c).

L’on pourrait s’interroger sur l’intérêt d’une telle initiative au moment où la culture du cacao comme celle du café bénéficie de l’introduction de variétés à haut rendement et dans une conjoncture où l’agriculture « bio » prend du galon face au danger des intrants chimiques jugés nocifs pour l’environnement et pour la santé humaine.

En ce qui concerne particulièrement le cacao, le champ d’utilisation des produits chimiques dans la chaîne de production se limitait généralement jusqu’alors à l’usage de fongicides et d’insecticides respectivement pour la lutte contre la pourriture brune et les capsides. L’on sait que sans un recours à ces produits, la productivité devient nulle et le verger condamné à une lente agonie. Il reste que ces deux aspects de la lutte phytosanitaire laissaient en friche le terrain de la fertilisation du sol, un procédé capable d’influer directement sur la croissance des plants et sur leur floraison. C’est dire qu’avec le Puaef2c, dont l’objectif porte sur l’introduction des engrais à grande échelle dans les vergers cacao et café, le gouvernement établit aujourd’hui le chaînon manquant à la triade fongicides-insecticides-fertilisants.

Au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, l’on ne fait mystère des résultats attendus des fertilisants sur la production de cacao et de café : respectivement 600 000 et 150 000 tonnes l’an à l’horizon 2020. Un chiffre qui donne du relief à la production actuelle : 218 702 t pour le cacao et 26 321 t pour le café. Cette production est en hausse constante depuis quelques années, après avoir longtemps oscillé autour de 100 000 t des décennies durant. C’est dire que les engrais prendront le train d’une dynamique de progrès, en allongeant la liste des interventions de l’Etat depuis son retour à l’encadrement des paysans abandonné au moment de la libéralisation du secteur. Sous celle-ci, le paysan s’était retrouvé seul face aux fléaux qui minent les vergers et à des intermédiaires n’ayant de souci que leur propre gain. La qualité en a pâti avec les conséquences néfastes que l’on sait sur le label Cameroun. On impute donc le nouvel âge d’or du cacao au retour des interventions de l’Etat. Parmi ses actions figure la recherche. Laquelle a permis de mettre sur pied des espèces précoces plus résistantes aux maladies. Il en est ainsi de celles dont la Société de développement du cacao (Sodécao) assure la distribution des semences depuis plusieurs années. Le gouvernement a repris aussi l’organisation de campagnes anti-capsides à travers l’assistance aux groupements d’initiative commune (Gic) par le biais du Projet d’appui antifongique dans les filières cacao et café.

L’investissement de l’Etat dans la distribution des engrais devrait toutefois veiller au volet formation des bénéficiaires. Il y aurait également lieu aussi de s’entourer de précautions dans le choix des produits, de manière à privilégier les engrais organiques, moins dangereux pour l’environnement.

 

 

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