Que se passe-t-il à la First Investment For Financial Assistance (Fiffa) ? Les clients de cet établissement de microfinance (Emf) crée en 2001, ont tant besoin d’être rassurés. Eux qui, depuis quelque temps, ont du mal à percevoir leur argent domicilié dans les comptes de cette structure. Jusqu’à pratiquement midi hier, les usagers de l’agence de la Fiffa du marché central à Yaoundé attendaient toujours d’être servis. Sur les visages, pouvaient se lire l’inquiétude et la lassitude. Rencontré sur les lieux hier, Georges B., venu d’Abong-Mbang avec son épouse pour rentrer en possession de son salaire comme à la fin de chaque mois. Sauf que cette fois, ce père de famille se doute bien que quelque chose ne va pas. « Je suis parti d’Abong-Mbang avec des appréhensions. Ce n’est pas l’ambiance qui règne ici habituellement. J’ai deux mois de salaires à toucher ici. Celui de juillet que j’ai économisé pour pouvoir préparer la rentrée scolaire. Mais là, je ne suis pas sûr de rentrer en possession de mon salaire d’août, encore moins de mon épargne scolaire », confie Georges B. A quelques pas de lui, deux autres clients conversent. « Je croyais que c’était fermé aussi ici », lance le jeune homme visiblement exaspéré parce que ne trouvant personne pour répondre à ses questions. « Ils disent qu’ils vont payer pendant deux jours et après, ils vont fermer », lui répond son interlocutrice. C’est que, apprend-on, cette agence, n’aurait pas de chef.
A l’agence Fiffa de Messa par contre, l’ambiance était très tendue hier. Dans l’enceinte de l’édifice, une marée humaine devant le seul guichet opérationnel. Certains clients impatients et furieux manifestent leur colère. Injures, réclamations, regrets, menaces, tout y passe. « On veut notre argent ! », « J’ai deux mois de salaires ici. C’est quoi ça ? », « Si la Fiffa ne peut plus être opérationnelle, qu’elle ferme ». Dans ce vacarme, le chef d’agence qui affiche une mine plutôt sereine, a du mal à se mouvoir d’un bureau à l’autre, lui qui reçoit des menaces de certains clients. Tout comme sa collaboratrice qui, durant un peu plus de cinq minutes, a été bloquée à la sortie par certaines personnes. Ces derniers devaient sûrement se dire qu’elle tentait de fuir. Il a fallu du temps pour leur faire comprendre que la dame allait chercher de l’argent pour continuer à payer.
La situation dans les agences Fiffa de Yaoundé ne semble pas très différente de celle de Douala où certaines agences auraient déjà fermé les portes. Au ministère des Finances, on s’est saisi du dossier Fiffa. Une rencontre était prévue hier après-midi entre des responsables de la direction en charge du secteur de la microfinance et ceux du staff de la Fiffa. Entre-temps, une équipe serait descendue sur le terrain pour s’assurer que l’Emf paye les salaires sans problème. Une communication sur le dénouement de la situation est annoncée pour bientôt.
