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Dossier de la Rédaction

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Des logements dans des cimetières à Yaoundé

Des habitants se sont installés dans des quartiers dédiés aux morts, notamment à Mokolo.

Le calme du site donne des frissons. Pourtant, au milieu de ces tombes dont on ne sait qui repose en dessous, se dresse une habitation. Une vraie demeure familiale de quatre chambres avec des dépendances. En l’absence des géniteurs ce jour-là, au cimetière du sanctuaire Sacré-Cœur de Mokolo à Yaoundé, de petits enfants s’amusent dans une cour pleine de sépulcres. Certains sont assis dessus. Entre ignorance et naïveté, les petits montent et descendent sur ces tombeaux, alors même que certains ont perdu le ciment entreposé au dessus. Des caveaux ne restant parfois matérialisés que par de minuscules croix. Le spectacle est terrifiant. Quand on imagine un seul instant que cette motte de terre peut céder entraînant à des mètres plus bas l’occupant clandestin.

« On n’a pas peur », explique le plus âgé. « Ce qui nous effraye ici, poursuit-il, ce sont les bandits. Pas les fantômes comme certains pourraient l’imaginer. On n’en a jamais vu.» Pourquoi ce choix tout de même ? « Pourquoi pas ! » rétorque un habitant très agressif. « Vous voulez le savoir pourquoi ? Vous voulez faire quoi avec? », insiste-t-il. Pour lui, le cimetière est un lieu comme tous les autres. Il affirme y vivre depuis 25 ans et n’a pas l’intention de partir. D’après lui, « ce sont des personnes qui ont des esprits maléfiques qui craignent ces lieux.»

C’est à la création de ce sanctuaire en 1948 que le cimetière est aménagé. 64 ans sont passés. Les barrières ont été brisées et les règles bafouées. Il avait été dit raconte l’abbé Guy Serges Owona, vicaire des lieux, que les populations ne devaient pas occuper cet espace. Pas parce qu’il s’y déroule des choses bizarres, mais parce qu’il est interdit sur le plan hygiénique de vivre tout près des tombes. Surtout lorsque certains y creusent des puits comme c’est le cas ici. « Nous leur avons plusieurs fois dit de partir. Mais la majorité refuse », regrette l’abbé. Actuellement, des habitations y sont construites et des champs aménagés.

A Yaoundé, le phénomène d’occupation des cimetières semble légion. Dans certains quartiers, plusieurs maisons sont dénombrées sur les terrains réservés aux cimetières municipaux. Les tombes servent même à certains endroits comme séchoirs pour les vêtements ou pour la nourriture. La Communauté urbaine de Yaoundé tout comme les autorités religieuses condamnent l’occupation des cimetières mais le phénomène semble bien implanté.


 

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