Le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation s'est entretenu avec la presse à l'issue de sa visite dans les zones sinistrées du Grand Nord.

Quel bilan faites-vous de votre descente sur le terrain ?

Ma mission avait une double dimension : une dimension humanitaire et une dimension politique. Elle consistait à venir exprimer aux populations le réconfort du président de la République. C’est ce que j’ai fait tant dans le Nord qu’à l’Extrême-Nord, à Maga en particulier. Bien évidemment, nous avons procédé à l’évaluation technique de la situation. Les premiers constats seront confortés par d’autres missions pour cerner la dimension structurelle des solutions à apporter. Dans un premier temps, nous avons réagi dans l’urgence pour répondre aux bésoins des populations : apport en denrées, en médicaments, en abris, etc. Pour que cette situation ne soit pas récurrente, il faut prendre le taureau par les cornes, d’où la nécessité de mesures conjoncturelles. Les préconisations que les techniciens nous permettent d’apprécier les aspects strcuturels de la digue.

Quelles solutions durables à préconiser pour la digue de Maga ?

Il s’agit notamment, dans les meilleurs délais, de prendre les dispositions pour envisager la construction d’une digue-route. C’est ce que les techniciens pensent comme solution perenne. Tout ceci a un coût. C’est un ouvrage qui va nécessairement demander la mobilisation de gros moyens. Les premières orientations vont dans ce sens. Les études menées par le Minepat vont être consolidées par les missions qui seront dépêchées dans les prochains jours. A court terme, il s’agira d’améliorer le dispositif d’évacuation des eaux. Celui qui fonctionne actuellement est malheureusement obstrué. Des problèmes d’entretien ont été observés. Il s’agit véritablement d’entreprendre des actions pour que l’entretien puisse assurer un mécanisme fluide dans l’évacuation de ces eaux et permettre que les inondations ne soient pas aussi menaçantes qu’elles le sont actuellement.

Quid des populations indemnisées hier mais sinistrées aujourd’hui ?

Ce que nous constatons dans les zones de Maga, Lagdo et autres, n’est pas différent de ce que nous observons dans les grandes métropoles telles que Yaoundé et Douala, où les populations s’entêtent à occuper des zones dites non habitables, où on court des dangers en cas de crues. Je crois que les autorités administratives vont être sensibilisées dans ce sens pour inviter les populations à faire respecter ces zones en les délocalisant et en les recasant. Donc, ce sera un volet important dans les mesures envisagées.

Quelle solution globale pour gérer le problème du réseau hydrographique de la région ?

Les experts sont conscients de la situation et naturellement, dans les études qui seront faites, ils vont prendre en compte ce volet de solution envisagée. Le problème doit être considéré dans un angle global et prendre en compte notre voisinage avec le Tchad. Donc, les mesures qui seront envisagées dans ce sens devront se faire de façon concertée avec ce pays-frère, dans la mesure où nous sommes tributaires les uns des autres et de notre environnement géographique du Logone. Il faut nécessairement que les ouvrages qui sont entrepris se fassent de façon concertée. C’est dans ce sens que les choses vont se faire dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.

Propos recueillis par Patrice MBOSSA et DIKWE FODAMBELE