Même si les sinistrés de Pouss ont été recasés sous une vingtaine de tentes dressées par le B.I.R., le danger reste présent. Outre la menace des eaux, la situation sanitaire demeure critique malgré les moustiquaires, les consommables médicaux et les denrées de première nécessité fournis par les pouvoirs publics et les partenaires du gouvernement. La menace des maladies hydriques plane, puisque ces réfugiés consomment les eaux du lac ou celles des puits déjà souillées par les ruissellements.
Dans l’arrondissement de Kaï-Kaï, les populations de la localité de Sokomaï et ses environs ont été également déplacées et logées dans les écoles. A Vélé, selon Richard Habmo, le sous-préfet de la localité, une quinzaine de ménages occupent encore les locaux du lycée, les autres ayant été intégrés dans des familles d’accueil. Dans cet arrondissement, dix segments de la digue compactée peuvent rompre à tout moment. La Semry vient de livrer aux populations riveraines 10 000 sacs vides pour parer au plus pressé.
A Yagoua-Centre, les populations du quartier Kaskao sont dans l’eau provenant du Mayo-Danay, un bras mort du Logone qui traverse la ville. Elles ont ouvert dans la même nuit une rigole en coupant l’axe principal de cette ville au niveau du stade municipal transformé du coup en un véritable lac. Tous les quartiers situés le long de ce mayo sont directement menacés, surtout celui dit Goboïssou en aval de la rigole ouverte par les habitants de Kaskao. Le petit marché des vivres a été délocalisé vers l’hôpital régional. De la zone de Karam à la borne 52 dans l’arrondissement de Gobo jusqu’à Pouss, les populations ont vidé leurs villages. Le délégué d’arrondissement de l’Agriculture et du Développement rural de Gobo, Dénis Dannano Houli, déclare que les cultures vivrières sont noyées à 60% dans cette zone.
