Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Interpellation

Le Cameroun est, comme chacun le sait, un Etat laïc qui, tout en observant neutralité et indépendance envers les religions, n’en garantit pas moins la liberté du culte et le libre exercice de sa pratique à travers le territoire national. En raison de ce que les associations religieuses, pour autant qu’elles demeurent fidèles à leur mission originelle, contribuent efficacement à la promotion de valeurs civiques et morales dignes de toute société humaine. On ne s’étonnera donc guère que le chef de l’Etat ait saisi la tribune du congrès panafricain des laïcs catholiques dont les travaux se poursuivent pour dire sa « part de vérité ».

Et c’est en homme opiniâtre et profondément imprégné des réalités du terroir que Paul Biya plaide pour sa « chapelle » : la moralisation et la rigueur qu’il présente avec une humilité consommée, comme « un chemin long et parsemé d’embûches ». L’appel repose sur un constat implacable : en dépit d’un potentiel fabuleux, l’Afrique continue de croupir sous le poids d’une misère inacceptable. Faute d’une appropriation suffisante de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique par l’élite du continent. Y compris - et surtout - de la part des chrétiens dont les actions et attitudes tranchent cruellement avec la mission évangélisatrice de l’Eglise qui ne relève pas du monopole des hommes et femmes consacrés. Il en résulte que, se proclamer chrétien, c’est-à-dire disciple du Christ, doit s’accompagner d’actes en harmonie avec la sainteté. Conformément au mandat confié aux apôtres : « vous serez mes témoins ».

L’exhortation apostolique post-synodale, Ecclesia in Africa, ne dit pas autre chose qui dispose que le témoignage de l’Eglise doit aller de pair avec l’engagement déterminé de chacun des membres de ce peuple de Dieu, particulièrement pour les laïcs qui occupent les fonctions publiques. Force est de constater pourtant que ceux qui emplissent et animent de leur ferveur temples et églises comptent aussi hélas ! parmi les fossoyeurs les plus acharnés de la fortune publique de leur pays. Au grand dam de l’écrasante majorité de leurs compatriotes. Une double vie blâmable, une duplicité qui s’inscrivent aux antipodes de la justice et de la paix, données capitales dans l’optique d’une Afrique solide, viable et performante. Ce qui ne va pas sans conséquences sur l’évolution des sociétés.

L’on garde en mémoire cette sortie musclée des évêques du Cameroun, il y a quelques années, contre ce qu’ils appelèrent les « structures du péché » identifiées alors comme source des maux et dérives multiformes. La position ainsi solennellement exprimée par la conférence épiscopale nationale s’inscrivait dans le sillage du rôle prophétique de l’Eglise. Le grain est-il tombé sur la bonne terre ? Rien n’est moins sûr. Au contraire, il est permis de relever que des pratiques moralement répréhensibles au sein du laïcat ont étendu leurs tentacules jusqu’au cœur du « temple ». Et « le sel de la terre » dans tout ça ? Il faut craindre qu’il ait perdu sensiblement de sa saveur. Et ce, alors que « tout fidèle, selon Jean-Paul II, est appelé à la sainteté et à la mission ».

Pour autant, doit-on s’abandonner au désespoir ? Que non ! La situation appelle simplement « un vigoureux réveil des consciences », afin que soient apportées des mesures appropriées d’assainissement en vue de retrouver le sens et le service du bien commun, la gestion honnête de la chose publique. Principalement dans les secteurs vitaux de la politique et de l’économie. C’est le sens de l’interpellation du président Paul Biya. Une interpellation forte. A bien d’égards, le congrès panafricain des laïcs catholiques de Yaoundé se présente donc comme un rendez-vous de l’Afrique avec son histoire. En particulier au regard du poids des baptisés dans les instances dirigeantes de nombreux Etats du continent.

A condition que les résolutions des congressistes soient suivies d’actes et que le laïc chrétien se laisse convaincre que l’évangile doit se vivre au quotidien, dans la bonté, la vérité, la justice et la crainte de Dieu

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière