Plusieurs milliers de manifestants ont pris d'assaut l'ambassade des Etats-Unis à Sanaa au Yemen jeudi matin et mis le feu à des véhicules diplomatiques. Ces manifestants protestaient contre le film sur l'islam à l’origine des violences ayant causé la mort de diplomates américains et de plusieurs agents de sécurité libyens à Benghazi

mardi dernier. L’intervention de la police yéménite a entraîné des échauffourées et causé la mort par balles d’un manifestant, tandis que cinq autres ont été blessés.

Au Caire en Egypte, théâtre de violences depuis mardi, des heurts opposaient aussi hier matin devant l'ambassade des Etats-Unis, des manifestants égyptiens à la police. Ceci, malgré les appels à la retenue du président Morsi. En Libye, la tension restait palpable. La marine américaine a déployé deux navires et des troupes pour protéger le personnel diplomatique. Tôt le matin, Barack Obama a demandé aux autorités de collaborer avec Washington afin d'arrêter et traduire en justice les auteurs du meurtre de diplomates. Une commission d’experts indépendants a été formée et les autorités ont même annoncé l’arrestations de suspects à cet effet. Barack Obama a aussi pressé l'Egypte de respecter ses engagements en matière de protection des représentations diplomatiques des Etats-Unis et leur personnel. Pour certains responsables américains, l'attaque de la chancellerie mardi à Benghazi résulterait d'une opération coordonnée plutôt que des débordements d'une foule en colère.

L'ambassade des Etats-Unis à Abuja au Nigeria a, de son côté, mis en garde contre les risques de violences visant des Américains et autres Occidentaux par des groupes extrémistes et invité les Américains « à veiller à leur sécurité personnelle ». Plusieurs pays asiatiques ont renforcé la sécurité autour des missions diplomatiques américaines. A Téhéran, plus de 200 policiers anti-émeutes et sapeurs-pompiers ont empêché des manifestants de s'approcher de la chancellerie suisse qui représente les intérêts américains en Iran. D’ailleurs, le personnel a été évacué par précaution. L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, a demandé au site de partage de vidéos YouTube de bloquer la diffusion du film polémique et hostile à l'islam. En France, les responsables musulmans appellent au « calme ». « Il est indigne de prétendre défendre la dignité de l'islam en portant atteinte à la vie de personnes innocentes », a condamné le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui. Il a appelé les musulmans à user de moyens justes et légaux pour défendre leur religion.