La troisième audience en appel de l’affaire Ministère public et Etat du
Cameroun contre Atangana Mebara et autres a eu lieu mardi 18 septembre
dernier à la Cour d’appel du Centre à Yaoundé.
Au programme, ouverture des débats, avec l’audition des trois témoins de l’accusation. Le principal accusé, Jean Marie Atangana Mebara, ex-secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), est absent. Et lorsque le président de la Cour demande à s’assurer de la présence effective des accusés, l’un de ses conseils présente un certificat médical lui accordant cinq jours de repos maladie. L’avocat de la défense explique à la cour que son client a fait un malaise la veille et est en observation médicale. Le document, signé d’un médecin de l’hôpital Central de Yaoundé, est rejeté. Au président de la Cour d’expliquer que « lorsqu’un accusé est en détention, en cas de maladie, c’est le médecin du pénitencier qui juge de son état et de son incapacité. Donc, l’affaire se poursuit ! ».
Hier, le premier témoin, le colonel Justin Mitlassou, en service à la présidence à l’époque des faits, a expliqué comment l’on est parti de l’achat à la location d’un avion vieux de 17 ans pour les déplacements du chef de l’Etat. A sa suite, Charles Ndongue, pilote, a rappelé l’incident qui est survenu dans cet avion lors de son premier vol, avec le couple présidentiel à bord. Pour sa part, le dernier témoin, Meding Meko’o, directeur financier de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), a expliqué que c’est suite à une lettre du ministre des Finances de l’époque que son entreprise a sorti une somme de 31 millions de dollars américains pour l’acquisition dudit avion.
Pour la Cour, il y a suffisamment matière à charge pour que les accusés présentent leur défense. L’audience a été suspendue pour continuation des débats demain.
Acquittement
En rappel, Atangana Mebara avait été accusé de la tentative de détournement de 24 milliards F (argent destiné à l’achat de l’avion présidentiel), du détournement de 1,5 milliards F (arriérés de locations d’avions de la Camair destinés au loueur d’avion, Ansett) et de la complicité de détournement de 121 millions F (reliquat d’un crédit de 720 millions F viré par l’Etat du Cameroun à son ambassade à Washington). Trois chefs d’accusation pour lesquels l’ex- Sg/Pr avait été acquitté le 3 mai dernier par le tribunal de grande instance du Mfoundi. Le parquet a estimé que le Tgi a fait «une mauvaise appréciation des faits ». D’où l’objet de la présente procédure devant la Cour d’appel, mais contestée par les avocats de Mebara.