Le temps radieux qui succède aux fortes pluies, éclaire souvent les paysages d’un arc-en-ciel sur les sites qui le reçoivent. Après les tempêtes qu’elle a essuyées, la ville de Garoua a ainsi retrouvé des couleurs hier, lorsqu’à 11h45, le chef de l’Etat Paul Biya, accompagné de son épouse Chantal Biya, a foulé le sol de la capitale régionale. Touché par le malheur après des semaines de pluies torrentielles, c’est un Garoua sinistré mais debout, fier et enthousiaste malgré l’épreuve, qui s’est mobilisé comme rarement pour accueillir son président. De son côté, c’est un Paul Biya attentif et compatissant qui est venu à la rencontre de ceux à qui les eaux ont tant pris. Voire pour certains, tout pris.
Le cortège présidentiel, parti du pavillon d’honneur de l’aéroport de Garoua, a commencé à sillonner la ville, afin de permettre au chef de l’Etat de voir par lui-même comment les zones sinistrées se remettent des inondations. A Takasko, quartier attenant au boulevard périphérique (une trentaine de mètres du carrefour 8), Paul Biya et son épouse vont ainsi apporter leur réconfort aux victimes des inondations de Garoua, recasées pour une partie dans le centre de santé local. Un contact pour la communion, des sourires pour regonfler, et ces mots apaisants qui, sortis de la bouche du chef de l’Etat, avaient une résonance particulière : « Vous n’êtes pas seuls, tout le pays est avec vous (…) Tout ce qui a été détruit, sera reconstruit ». Dans son élan, Paul Biya ne manque d’ailleurs pas de louer le courage de ces populations dont l’affliction n’aura en rien dilué la chaleur de l’accueil et la ferveur de la mobilisation. Annonce forte du président de la République, la création d’un Fonds de soutien aux victimes des cataclysmes, dont la région du Nord sera l’une des premières bénéficiaires. Des cris de joie, des chants de gratitude, des salves d’applaudissements discontinues de la part des populations, accompagnent chaque parole du chef de l’Etat et escortent de leur clameur le cortège présidentiel qui s’ébranle vers l’aéroport pour rallier Lagdo.
Un peu plus tôt, le chef de l’Etat s’était rendu à Bocklé dans l’arrondissement de Garoua III, voir quelques-uns des ravages causés sur le versant droit de la Bénoué. Paul Biya a pu y constater la forte décrue des eaux, signe que la menace semble bel et bien éloignée aujourd’hui. Idem à l’école publique de la Bénoué, autre site de recasement où le cortège présidentiel observera une halte pour apprécier une situation en amélioration. Requinqué par cette visite du chef de l’Etat, Garoua peut enfin achever de digérer ce chapitre triste des inondations. Les promesses du président Paul Biya tournent définitivement cette page. Il est maintenant temps de penser à la reconstruction.
