Cette opération vise à faire respecter la grille tarifaire homologuée en début septembre.
Huit débits de boisson mis sous scellés. C’est le bilan de la descente sur le terrain effectuée par la Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes du ministère du Commerce ce week-end à Yaoundé. Bars, buvettes et autres ventes-à-emporter, étaient les principales cibles de l’opération initiée par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana. Pour la seule journée de dimanche, quatre bars ont été scellés aux quartiers Odza et Biyem-Assi. A l’origine, une hausse illicite des prix homologués des boissons alcoolisées et gazeuses. D’après Ousmanou Abdouraman, chef des opérations, «il est question pour nous de s’assurer du respect de la nouvelle grille tarifaire publiée par les sociétés brassicoles installées au Cameroun.»
Dans la ville de Yaoundé, le constat qui se dégage est que bon nombre de propriétaires de bars fixent les prix au mépris des tarifs homologués le 9 septembre dernier. Illustration : les bières en grand modèle censées coûter 500 F sont vendues à 550 F, voire plus. Tandis que les bières de petit modèle devant coûter 300 F sont vendues à 400 F. Quant aux jus, les bouteilles de 75 cl dont le prix est fixé à 375 F sont vendues à 400 F et même à 600 F à certains endroits. Alors que les contenants de 33 cl sont proposés à 400 F contre les 300 F homologués.
Si les promoteurs avancent l’argument du coût du local et des charges à supporter pour justifier ces augmentations, les clients quant à eux ne l’entendent pas de cette oreille. « Boire est devenu un luxe aujourd’hui. Si vous n’avez pas au moins 1 000 F en poche, vous ne pouvez pas étancher votre soif», affirme sous cape un consommateur. A travers cette opération qui rentre dans le cadre de la lutte contre la vie chère, le Mincommerce entend faire respecter les droits des consommateurs à tous les niveaux. Les établissements ainsi frappés devront se rapprocher des services du ministère pour la suite de la procédure. En cas de récidive, ils seront soumis à des amendes. Dans le pire des cas, ils pourront être conduits à une fermeture provisoire et même définitive, a-t-on appris d’un responsable au Mincommerce. Cette opération qui s’étend dans toute la ville de Yaoundé va se poursuivre sur une durée indéterminée. Même si du côté des propriétaires des ventes-à -emporter, c’est le branle-bas. Pendant que certains établissements continuent à exercer normalement en dépit de la mise sous scellé, d’autres rejettent carrément les instructions du ministère, estimant que les week-end ne sont pas les jours indiqués pour des contrôles de ce genre.
