La gare ferroviaire de Bassa est à l’arrêt depuis mardi. « Dès 5h du matin, un camion lance-eau de la police a investi le site », raconte un riverain. CT a pu noter à l’entrée de la gare 52 casques de sécurité disposés à même le sol ; deux pick-up de la gendarmerie ; quatre véhicules de même type
du Groupement mobile d’intervention de la police et une centaine d’hommes en tenue. « Des gendarmes, des policiers et du personnel de sécurité de la Camrail sont ainsi déployés pour sécuriser les lieux et éviter tout débordement de la part des grévistes », affirme un officier de police.
Les grévistes sont regroupés à une centaine de mètres de ce cordon de sécurité. Sous une pluie battante, les personnes qui bloquent la circulation des trains se revendiquent employés de la Société internationale des travaux ferroviaires (Sitrafer). Ils réclament entre autres « cinq mois d’arriérés de salaire ; l’affiliation à la Cnps [Caisse nationale de prévoyance sociale] et le départ de Jacques Bimaï, le président-directeur général de Sitrafer ». C’est du moins ce qui est écrit sur les pancartes brandies. La Sitrafer est en contrat pour l’entretien de quelques tronçons du chemin de fer dont Camrail est concessionnaire.
Conséquence du blocus, CT a constaté que deux trains étaient à l’arrêt. Un train marchandise venant de Yaoundé. Et une locomotive devant quitter Douala pour Yaoundé, tirant une vingtaine de wagons-citernes, transportant des produits affrétés par la Société camerounaise des dépôts pétroliers, à en croire l’estampille sur les citernes. Autre problème, des revendeuses de produits vivriers (manioc et macabo) à Ndokoti n’ont pas pu avoir accès à la marchandise qui provient des champs de la Sanaga-Maritime, desservis généralement par le train-marchandises de 6h. Ce sit-in des employés de la Sitrafer a été annoncé jeudi dernier au cours d’une conférence de presse des syndicats auxquels ils sont affiliés.
Dans un communiqué rendu public hier, la Camrail « rappelle qu’elle paie à échéance l’ensemble de ses fournisseurs dont Sitrafer », à qui elle a réglé « de mi-juillet à mi-septembre 2012 », « environ 180 millions F Ttc au titre des travaux réalisés et de l’avance de démarrage sur les bons de commande du 2nd trimestre 2012. »
