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Dossier de la Rédaction

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Opportunités Sud-Sud

La présence au Cameroun d’une délégation d’hommes d’affaires sud-africains est une opportunité à saisir pour renforcer le partenariat économique entre nos deux pays. Durant leur séjour que l’on espère fructueux, les opérateurs économiques de la nation arc-en-ciel vont avoir plusieurs séances de travail avec leurs homologues camerounais avec pour principal objectif de dénicher les opportunités à saisir pour donner un coup d’accélérateur au commerce bilatéral et à l’investissement productif. Au demeurant, ce n’est pas la première mission du genre. La fin de l’Apartheid ayant sonné le glas de l’isolationnisme, l’Afrique du Sud mène une offensive tous azimuts aux quatre coins du continent pour à la fois vendre son savoir-faire et trouver des créneaux d’investissements porteurs.

Au cours des cinq dernières années, l’élan de la coopération entre le Cameroun et l’Afrique a été entretenu par des nombreuses visites d’affaires d’un côté comme de l’autre. Les deux pays ont, en commun, un positionnement géostratégique important et un poids économique majeur dans leurs zones géographiques respectives. Première puissance agricole, industrielle et économique du continent, le pays de Mandela s’impose également comme un mastodonte en Afrique australe où il a su développer au fil des ans une expertise dans des secteurs aussi variés que l’exploitation et la transformation minières, l’agro-industrie, le textile et l’habillement, la production électrique, le bâtiment et les travaux publics, les télécommunications, la construction automobile, etc. Pays doté d’un fort potentiel agricole, hydro-électrique et minier, le Cameroun, quant à lui, est la première économie d’Afrique centrale et s’impose naturellement comme la tête de pont pour pénétrer les marchés d’une sous-région à forte croissance économique.

Malgré ces multiples atouts, les deux partenaires n’ont su jusqu’ici exploiter toutes les opportunités pour densifier leurs relations économiques. Certes l’Afrique du Sud est très présente au Cameroun dans la téléphonie mobile, tout comme dans la confiserie, les vins et spiritueux. En retour, elle importe essentiellement des produits bruts comme le bois ou le pétrole. De l’analyse de la structure des échanges, il ressort que le commerce bilatéral est largement favorable à Prétoria. En 2010, l’excédent commercial était de 58 milliards de F.CFA alors que les exportations camerounaises atteignaient à peine un milliard de F.CFA.

C’est dire qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour rééquilibrer la situation. Le marché sud-africain est un débouché à explorer pour des produits agricoles comme le café, le cacao ou l’huile de palme. Comme le relevait un officiel du Minepat, le lancement des projets structurants offre de nombreuses opportunités d’investissement à nos partenaires dans les mines, le BTP, l’électricité, la transformation des matières premières, l’aviculture, l’élevage bovin et surtout l’agriculture où 80 % des terres arables sont encore en friche.

Au-delà des bonnes intentions proclamées, les deux parties doivent se libérer des entraves qui ont jusqu’ici plombé leur partenariat en étant plus réactives et pragmatiques que par le passé, de manière à concrétiser au plus vite les domaines prioritaires d’échange ou d’investissement au service d’un partenariat mutuellement bénéfique. Cela n’est possible que si l’action suit désormais l’intention, si les missions économiques conduites ici et là sont bien ficelées, bien suivies avec une obligation de résultat. Le cap de l’émergence tant recherché exige beaucoup plus d’application et de rigueur.

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