Pour Me Dieudonné Happi, conseil de Ngamo Hamani, il s’agit d’une déception. « Je ne m’attendais pas à une condamnation et encore moins à des peines aussi lourdes. Tous les éléments contenus dans ce dossier plaidaient en sa faveur. Premièrement car il s’agit d’un dossier de chiffres. Ensuite, il n’y a pratiquement aucune manipulation de fonds en espèces. L’unique chef d’accusation qui portait sur ce point était la vente d’immeubles appartenant à la Camair, sans autorisation de la hiérarchie. Les experts ont exprimé que le produit de la transaction a été reversé dans les caisses de la Camair et utilisé pour les besoins de la Camair. Et au demeurant, le tribunal l’a relaxé de ce chef d’accusation pour le reste, tout est traçable car il s’agit de virements bancaires et de chèques. Or, il n’apparait nulle part qu’un seul franc ait atterri dans les poches de M. Ngamo Hamani », déclare-t-il.
En outre, la défense se désole du fait que des pièces justifiant des dépenses d’un total 1,8 milliard de F n’aient pas été acceptées par le tribunal. « Ces pièces qui correspondaient à des postes précis existaient à la Camair. M. Ngamo a pu les retrouver. Mais malheureusement, lorsqu’il a voulu produire ces pièces à la barre, il lui a été dit que c’était trop tard. Il s’agit également d’un argument qui sera développé dans le recours que nous envisageons de formuler », déclare Me Dieudonné Happi.
Paul Ngamo Hamani a été interpellé et placé en détention préventive à la prison de New Bell le 9 mars 2009. C’est le détournement, d’abord de la somme de 127 milliards de F, qui a été reproché à l’ex-administrateur provisoire de l’ex-Cameroon Airlines. Ensuite, après moult débats, la somme a été ramenée à 118 milliards de F. C’est sur le détournement de cette dernière somme que les débats, ouverts le 06 octobre 2010, ont porté dès lors.