Le couple présidentiel camerounais a bénéficié d’attentions particulières du protocole, samedi dernier à Kinshasa, à l’ouverture des travaux du quatorzième sommet de la Francophonie. Le privilège de boucler les arrivées au palais du peuple, site de la rencontre a, en effet, été accordé à Paul Biya. Avec pour corollaire d’être accueilli aussi bien par l’hôte du sommet, Joseph Kabila Kabange, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), Abdou Diouf, que par l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement qui l’ont précédé. La Rtnc, chaîne de télévision publique, qui retransmettait en direct la cérémonie a estimé que « la présence du président camerounais constituait un succès pour l’organisation et apportait un plus à l’auréole de la rencontre ».
Le sommet de Kinshasa, premier à se réunir en Afrique centrale, a drainé des délégations de l’ensemble de l’univers francophone, venant de tous les continents. Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part aux travaux. Un pari gagné pour le Congo qui a tout donné de son hospitalité pour rendre agréable le séjour de ses hôtes. Ceux-ci ont été accueillis partout avec le sourire et les panneaux pavoisant les rues et portant le message « Mboté souriez ; vous êtes à Kinshasa, capitale de la Francophonie ». « Mboté » ; en lingala, une des langues les plus courantes dans le pays signifiant « bonjour ». Un triomphe pour le président Kabila. Qui, après toutes les polémiques d’avant sommet, s’est servi de sa tribune pour d’une part, professer la foi de son gouvernement à accompagner son peuple dans le processus d’affirmation des valeurs de paix , de démocratie, de tolérance et de respect des droits humains qui fondent la Francophonie. Et d’autre part, placer sous les feux de la rampe, la guerre déclenchée dans l’Est du pays par la rébellion du M23 et soutenue, à bout de bras, soutient-on, à Kinshasa, par un ennemi que l’on ne s’embarrasse pas de nommer : le Rwanda.
Message reçu. François Hollande a clairement condamné les souffrances imposées aux populations du Kivu, les femmes et les enfants en tête, dans des crises à répétition. Avant de clamer l’intangibilité des frontières du Congo. Le président français a, par ailleurs, exalté la contribution de l’Afrique à la Francophonie estimant que le continent noir en est l’avenir. Il trouve légitime que les jeunes Africains apprennent plusieurs langues. Mais, il ne faudrait pas, à son avis, qu’ils abandonnent le français.
S’agissant des changements dont l’Afrique paie le plus lourd tribut, François Hollande propose la création d’un organisme mondial chargé de la protection de l’environnement et ayant son siège en Afrique.
Du haut de la tribune du sommet des hommages appuyés ont été adressés à Patrice Lumumba ; particulièrement par Abdou Diouf, et par le président tunisien, Moncef Marzouki. Celui-ci a révélé qu’il était un fils du pays et son déplacement à Kinshasa un pèlerinage. Des hommages de ce dernier et de l’ensemble des huit orateurs de la journée ont été rendus à Abdou Diouf pour l’impulsion donnée à la francophonie et à son rayonnement.
