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Dossier de la Rédaction

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« Huit variétés de cacaoyer développées au Cameroun»

Interview de Noé Woin, directeur général de l’Institut de Recherche agricole pour le développement.

Quel est l’état de la recherche cacaoyère au Cameroun ?

Elle est excellente. Nous nous focalisons sur quatre axes qui sont importants dans le développement de cette filière au Cameroun. Il s’agit notamment de l’amélioration génétique, de la lutte contre les maladies et insectes, des techniques agronomiques pour rajeunir les vieux vergers et de la transformation du cacao produit au Cameroun, car à peine 3% de notre production est transformée sur place, le reste étant exporté. Il y a aussi le développement des variétés qui résistent aux changements climatiques. Le 31 août dernier, nous avons signé une convention avec l’interprofession du cacao et du café qui va nous permettre d’installer nos techniciens et des appareils dans tous les bassins de production afin d’examiner tous les phénomènes qui s’y produisent. L’état de la recherche sur le cacao au Cameroun est prometteur car il prend en compte les grandes contraintes qui limitent la production cacaoyère. Dans les années 2008, quand les prix ont baissé, beaucoup de paysans ont détruit leur plantation. Mais, avec la remontée des cours sur le marché mondial, il y a un engouement prononcé pour l’installation des grandes plantations cacaoyères et on voit des jeunes qui s’associent pour créer leur verger.

Quel est l’impact de la recherche sur l’augmentation des rendements ?

Nous avons développé huit variétés de cacaoyer qui sont résistantes à la maladie et dont le rendement en milieu paysan se situe au-delà de deux tonnes à l’hectare, pouvant aller jusqu’ à trois tonnes contre 500 à 800 kilogrammes à l’hectare. Ces huit variétés, nous sommes en train de les redéployer sur 50 hectares à Nko’o Evon dans notre station cacaoyère près d’Ebolowa. D’ici trois ans, nous pourrons commencer à partager les cabosses à ceux qui veulent faire de la cacaoculture à petite et à grande échelles. Ils auront des semences issues de ces variétés qu’on polynise manuellement ou qu’on obtient par greffage.

Qu’est-ce qui est fait justement pour une meilleure vulgarisation ?

Nous travaillons de manière très liée avec le Minader à travers ses services techniques, avec le Fonds de développement des filières cacao et café (Foddec), le programme semencier cacao café et la Société de développement du cacao pour diffuser ces variétés. Nous sommes dans un consortium, dans un protocole où le vulgarisateur du Minader va auprès de ceux qui veulent installer de nouveaux champs cacaoyers. Le Foddec a les moyens nécessaires fournis par l’Etat pour appuyer la diffusion de nos variétés et de nos techniques. Pour les vieux vergers par exemple, nous avons des techniques de rajeunissement. Nous venons avec les nouvelles variétés pour les greffer et après huit mois, ces plants commencent à produire. Ce sont là autant d’innovations générées par l’Irad qui est une institution publique financée par le contribuable camerounais.

Que peut tirer le Cameroun de cette conférence internationale sur la recherche cacaoyère ?

Le Cameroun en tirera beaucoup. Cette conférence regroupe plus de 300 chercheurs de par le monde. Les chercheurs camerounais vont être édifiés sur les résultats et les acquis dans d’autres régions. La démarche scientifique des autres continents viendra améliorer les méthodologies qu’utilisent des chercheurs camerounais. Le simple fait de savoir qu’il y a de nouvelles espèces d’insectes et d’autres maladies virales qui commencent déjà à décimer la cacaoculture en Afrique de l’Ouest et qui ne sont pas encore au Cameroun, va permettre aux chercheurs camerounais d’être en situation de veille, de faire des diagnostics réguliers pour voir si la maladie n’entre pas déjà au Cameroun. L’objectif est de lutter contre cette maladie qu’on appelle l’œdème des pouces de cacaoyer. En Côte d’ivoire, au Ghana et au Nigeria où la maladie sévit déjà, c’est grave. Les échanges avec les chercheurs des pays où il y a déjà cette maladie permettront d’avoir un plus pour se prémunir contre elle.


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