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Douala Stock Exchange, les entreprises boudent la bourse

Seules trois sociétés cotées depuis la création de l’institution il y a 13 ans.

A en croire des cadres de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), « l’agence Beac de Douala, c’est 60% de tous les flux financiers de la zone Beac. La ville de Douala, c’est pas moins de 60 à 70% des activités économiques de la sous-région Cemac». Sur les 100 premières entreprises camerounaises en termes de chiffre d’affaires, 79 sont basées à Douala, selon l’Institut national de la statistique (Ins). Suffisant donc pour s’étonner de l’ambiance morose, presque sans vie observée durant les séances de cotation à la Douala Stock Exchange (Dsx). « C’est généralement calme ici », précise-t-on. Une salle de marché vide, les 12 pupitres inoccupés. Personne autour des ordinateurs et des postes de travail mercredi 3 octobre et vendredi 5 octobre derniers.

Paradoxe

« Seul un Psi (prestataire de services d’investissement) est venu ce matin. Il est reparti avant la clôture », signale à CT, une employée de la bourse rencontrée mercredi. Il est vrai les opérations sont gérées par un système informatique. Un des collaborateurs du directeur général indique d’ailleurs que les Psi peuvent « entrer les ordres de leurs clients dans le système sans que leur présence physique ne soit nécessaire ». Pourtant, « autour d’une bourse, c’est vraiment un vacarme, c’est une ruche, une activité débordante. Mais quand on passe à côté de la Dsx, on a l’impression qu’on passe à côté d’une banque centrale, en plein cœur du quartier des affaires à Akwa », commente un expert financier. Pourquoi la Dsx n’attire-t-elle pas les entreprises?

Quoique prégnante, la timidité des sociétés à se faire coter serait le fait des Psi d’après la Dsx. « Il appartient aux Psi d’aller vers les entreprises et susciter le plus grand nombre d’entrées en bourse », affirmait devant les journalistes en février 2011, Jacqueline Adiaba, directeur des marchés à la Dsx. Cela serait-il suffisant de renvoyer la balle aux banques (13 sont Psi à la Dsx) quand on sait que depuis sa création en décembre 1999, la bourse de Douala n’a que trois sociétés cotées. Ces titres n’étant d’ailleurs que les actions détenues par l'Etat du Cameroun dans certaines entreprises appartenant aux groupes Castel et Bolloré. Notamment pour le premier cité, la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), et pour le deuxième, la Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam) et la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm).

Bouderie

On se rappelle que Bénédict Belibi, président du conseil d'administration de la Dsx indiquait après l’entrée en bourse de Socapalm, il y a trois ans que : « d’ici fin 2009, nous espérons avoir au moins trois autres opérations [de cette nature]». Il pensait certainement à la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), à la Société camerounaise de transformation de l'aluminium (Socatral) et à Aluminium de Bassa (Alubassa), dont le principe de leur privatisation via la bourse de Douala est acté depuis 2004. Mais depuis lors, rien n’a bougé. Même l’augmentation du cours des titres cotés à la bourse (comme le montre le tableau ci-dessous) n’a pas attiré les entreprises.

Encore moins les incitations financières publiques. Par exemple, depuis la loi des finances 2007, l’Etat accorde une prime fiscale au secteur boursier en réduisant de 14%, le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises cotées en bourse. Ainsi le taux de l’IS hors centimes additionnels est passé de 35% à 30% pour ces entreprises. La même loi exonère totalement les plus values de cession des titres de l’impôt (IRCM), et a baissé à 10% (contre 16,5% précédemment), le taux de TPRCM appliqué sur les revenus d’actions. Mais jusque-là, les privés hésitent à recourir à la Dsx pour se faire financer.

Transparence

Faudrait-il alors chercher les raisons de ce désintérêt du côté des chefs d’entreprises ? L’un des résultats du recensement général des entreprises, publié en 2010 par l’Ins révèle que seulement 42,9% des 93 969 entreprises camerounaises tiennent une comptabilité écrite contre 57,1% qui n’en tiennent pas du tout. Parmi les entreprises qui tiennent une comptabilité écrite, seulement 31,1% aboutissent à une comptabilité formelle, c’est-à-dire celle qui mène à la confection d’une Déclaration statistique et fiscale (DSF). Ce qui fait seulement 13% de l’ensemble des entreprises. Un facteur limitatif dans la mesure où la tenue d’une bonne comptabilité constitue un élément-clé de la transparence et de la gouvernance économique dans une entreprise. Justement, parmi les conditions exigées pour être cotée à la Dsx, il faut entre autres présenter trois années de comptes annuels certifiés par des commissaires aux comptes agréés par l’ONECCA (Ordre national des experts comptables du Cameroun). A ce point, on attendra encore longtemps pour voir les entreprises se bousculer aux portes de la Dsx.



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