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Dossier de la Rédaction

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« La bourse, c’est l’avenir de l’entreprise»

Simon Bassilekin, docteur en économie prospective, directeur de l’institut universitaire des sciences de gestion appliquée.

Quel intérêt pour une entreprise d’aller à la bourse ?

Elle trouve un moyen de financement très peu onéreux parce qu’on achète la valeur de l’action au jour le jour. Et si l’action a pris de la valeur, l’entreprise va avoir cet argent sans avoir à payer les intérêts débiteurs. Alors que l’entreprise paie des intérêts débiteurs quand elle emprunte à la banque. Une entreprise cotée est mieux connue, on est obligé de bien la gérer et de veiller à la bonne gouvernance, faute de quoi, il y a des magouilles et la société peut être exclue de la bourse.

Qu’est-ce qui explique, selon vous, la réticence des entreprises à se faire coter en bourse ?

Il existe trois raisons. La première est congénitale aux conditions de naissance de la Douala Stock Exchange. Il était prévu que la bourse régionale de valeurs s’installerait à Douala et malheureusement, deux bourses ont été créées. De ce fait, les acteurs économiques se sont mis à douter. Des deux bourses, à laquelle faire confiance? Etant donné qu’il est difficile pour les Camerounais de se faire coter à Libreville. La deuxième raison tient de ce que la bourse de valeurs est indirectement associée à l’administration camerounaise et de nombreux Camerounais sont devenus méfiants vis-à-vis de l’autorité publique. La troisième raison à mon avis et la plus récente est qu’un ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala a plus ou moins été impliqué dans les problèmes de la bourse de valeur, et lorsqu’on voit où il se trouve en ce moment, on comprend que l’argent et la prison ne font pas bon ménage. Les raisons secondaires sont que nous n’avons pas encore la culture de la bourse. Au Cameroun, quand on veut créer une entreprise ou agrandir son activité, on va dans les tontines, chez les frères et même à la banque. Les Camerounais n’ont pas encore compris que la bourse de valeur est l’avenir.

Que devrait faire la DSX pour changer la donne ?

Il faut que les responsables de Douala Stock Exchange travaillent de manière à mieux se faire connaître. Il n’y a pas de relais entre la bourse et son public. Les dirigeants de la Dsx devraient mieux expliquer l’utilité de la bourse au public puisqu’on voit comment ça se passe bien pour les actions qui sont jusqu’ici cotées. Les gens prendront conscience, et progressivement ils feront confiance à la bourse. La sphère économique concerne chaque citoyen. Il faudrait arriver à montrer aux gens qu’on peut aller avec 1000 F ou 500 F si les choses sont mieux organisées.



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