Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Penja ou la richesse du poivre

Dans cette localité du département du Moungo, la culture du poivre, très répandue, rapporte gros.

Quelques plantations de poivriers de la ville de Penja dans le département du Moungo ont reçu de la visite en mi-journée. A l’occasion, Mélaine B. qui consomme abondamment le poivre de Penja a pu voir à quoi ressemble un poivrier. « Je n’en avais jamais vu, pourtant j’en consomme, puisque nous avons un livreur au bureau », déclare la jeune dame. Dans ces exploitations, des poivriers se dressent à perte de vue.  Leurs feuilles sont semblables à celles de lauriers, à la seule différence que leurs tiges portent déjà de jeunes graines. A y regarder de plus près, on constate que ce sont des lianes qui grimpent sur des supports appelés tuteurs. « Elles ne peuvent évoluer sans ce soutien durable, explique un employé de la plantation ». Ce tuteur est appelé en pidgin « Never die stick », à cause de sa longévité. Dans les champs, aucune senteur de poivre. Normal, les graines sont en phase de germination. A vue d’œil, elles sont encore très petites.

Dans les parties centrales des allées qui séparent les plants, certains employés se consacrent à l’épandage d’engrais à l’aide de pulvérisateurs sans prêter attention aux visiteurs. Et pour cause ! Ils contrecarrent l’action des ravageurs parce que certaines feuilles ont jauni après leur attaque. Dans une autre parcelle, à quelques mètres de là, se dresse une pépinière. Ici, les employés s’attèlent au repiquage des boutures de liane dans certains pots, pendant que d’autres remplissent de terre les pots vides. Comme dans une fourmilière, chacun joue son rôle dans la production de cette épice. Pour mettre une exploitation sur pied, la pépinière est un passage obligé. Le pot d’une liane de poivrier en pépinière coûte 1000 F, le tuteur, quant à lui, se vend à 500 F.  

Selon René Claude Metomo, propriétaire d’une exploitation d’environ 10 hectares, « il faut débourser 4,5 millions de F pour mettre sur pied un hectare ». « Ce n’est qu’après quatre ans que le planteur peut rentrer dans la totalité de ses fonds. Mais, il commence la vente du poivre après un an », ajoute-t-il. Dans sa plantation, par exemple, il y a une centaine d’ouvriers. Son rendement se situe à environ six tonnes à l’hectare par an. A Penja, les exploitants ont un même souci : « Produire en grande quantité et vendre ».  Pour le propriétaire, l’idée de création de cette plantation est le fruit d’un amour et d’une passion pour le poivre : « J’aime non seulement cette épice dans les assiettes, mais aussi son arôme et son odeur chatoyante », déclare-t-il. Sur cet élan de cœur se greffe une autre volonté, celle du gain à travers la commercialisation : « Le poivre rapporte suffisamment d’argent », affirme-t-il. A titre d’illustration, un  autre jeune producteur témoigne : « Il y a de l’argent dans le poivre. Le kilogramme coûte 8000 F et les acheteurs se bousculent.  Nous sommes en rupture de stock parce que nous avons tout vendu ». Lorsque les graines atteignent la maturité, les distributeurs les achètent dans les champs. Une situation qui ne permet pas aux acteurs de suivre les circuits de commercialisation. 

300 tonnes par an


C’est dans l’usine Afidi (espoir,  en langue Eton) que le fumet chatoyant et piquant du poivre se fait le plus ressentir. C’est ici qu’est transformé et conditionné le poivre en produit fini.  Sur une table, le visiteur a le loisir d’apprécier  le poivre sous tous ses aspects : poivre blanc, poivre noir, poivre vert ou poivre rouge. De l’autre côté de la baie vitrée dans l’usine, quatre ouvrières s’attèlent au triage à la main. Pour éviter des éternuements et par mesure d’hygiène, elles arborent des cache-nez et des chapeaux en plastique. Dans une autre pièce, Marcel Menguele Tsala, chef d’usine, se rassure que la calibreuse fait bien son travail : « C’est elle qui sépare les  graines en fonction de leur taille, des résidus. C’est pourquoi nous avons disposé trois seaux en plastique. L’un recueille les grosses graines, l’autre, les graines moyennes et le dernier, les résidus», explique-t-il. Une fois cette étape franchie, l’on peut passer à l’ensachage ou l’embouteillage du produit fini. Avec une capacité de production de trois tonnes par an, cette mini-industrie promeut le poivre de Penja.

Dans cette ville, les producteurs, grâce à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle, se sont regroupés en association dénommée « Identification géographique » de Penja. Une association qui regroupe près de 15 Gic. Le président,  Réné Claude Metomo, indique que« ce groupement favorise les échanges entre les exploitants pour plus de professionnalisme». Ensemble, ils produisent plus de 300 tonnes de poivre par an dans la localité. Les rendements à l’hectare oscillent entre 800 kg et 1,5 tonne  par an.



Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière