Un atelier rappelant les principes fondamentaux qui régissent le métier a été ouvert jeudi par le Mincom. Le lynchage médiatique, les passes d’armes entre les journaux et les procès au tribunal traduisent, s’il en fallait la preuve, la réalité de la liberté d’expression au Cameroun. Mais cette réalité cache une autre évidence : l’entrave aux droits de l’Homme et l’atteinte à la dignité d’autrui par des attaques diverses dans la presse. C’est pour rappeler les principes fondamentaux de l’exercice du métier qu’une session de recyclage sur les droits de l’Homme et les normes internationales en matière d’éthique professionnelle a été organisée hier à Yaoundé au profit des journalistes. L’objectif recherché a été énoncé par Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, à l’ouverture de cet atelier de renforcement de capacité : « Asseoir une compréhension harmonisée des normes nationales et internationales de la déontologie journalistique et des droits de l’Homme ». Ces normes se trouvent dans les instruments internationaux ratifiés par le Cameroun tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Code de déontologie librement élaborés par des journalistes eux-mêmes.

Mais l’équation à résoudre est celle-ci : comment concilier ces normes avec la liberté que confère le droit d’exprimer librement ses opinions ? Issa Tchiroma Bakary a une réponse : « Comme tous les droits, le droit à l’expression s’exerce dans un contexte social et peut donc faire l’objet de restrictions dans le seul et unique but d’assurer le respect des droits d’autrui et satisfaire les exigences de la morale et de l’ordre public ». Et le Pr. Daniel Anicet Noah, enseignant d’université, dans sa leçon inaugurale, de préciser que l’universalité de la liberté d’expression se traduit d’abord par la tolérance, l’adaptation au contexte, la responsabilité.