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Dossier de la Rédaction

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Services climatiques :rapprocher fournisseurs et utilisateurs

C’est un défi majeur que doivent rapidement relever pays et organisations œuvrant dans le secteur.

Les services climatiques constituent la fourniture d’informations et de données relatives à la variabilité du climat pour des secteurs aussi divers que l’agriculture, l’industrie, la santé, le transport, le tourisme, les gouvernements. « De manière simple, il s’agit de mettre des informations climatiques précises, fiables et utilisables à la disposition des décideurs, dans ces différents secteurs, de manière à leur permettre d’anticiper, de prendre les bonnes décisions en faveur de l’adaptation et de la gestion des risques », explique Arame Tall, universitaire et chercheur ayant présenté un exposé sur les prestations de services en matière de climat, à la deuxième Conférence annuelle tenue récemment à Addis-Abeba. Selon elle, il faut pour cela connaître les besoins des utilisateurs en matière d’informations sur le climat futur, trouver les possibilités d’y répondre par des canaux de communication efficaces. Aussi, la mise en place d’un système d’alerte précoce est-elle nécessaire.

De l’avis des experts, il est possible de prévoir un orage avec ses corollaires inondations et autres dégâts matériels. Il est tout aussi possible de prévoir la sécheresse et de prendre les dispositions nécessaires pour en atténuer les effets sur les communautés. « De telles prévisions pourraient par exemple permettre d’évacuer les populations avant la catastrophe, de mieux organiser les secours, de vendre les cheptels avant qu’ils ne soient trop affaiblis ou d’investir dans des produits agricoles adaptés aux circonstances climatiques. Hélas, un énorme fossé sépare ceux qui détiennent les données informatives et les usagers finaux qui en ont besoin sur le terrain. Il est important de combler ce fossé », assure Youcef Ait Chellouche, autre chercheur.

Jusqu’à présent, de nombreuses lacunes ne favorisent pas la réduction de cet écart. Il y a certes les scientifiques confinés dans leur bulle, communiquant peu ou alors dans un langage incompréhensible pour le grand nombre. Mais aussi, les gouvernements qui n’investissent pas suffisamment dans les infrastructures et équipements nécessaires à la collecte des données d’observations climatiques. Ainsi, peu de pays africains disposent d’un réseau de stations météorologiques fonctionnel et fiable. Le b-a-ba dans ce domaine. Il y a aussi les résistances des populations à changer de comportements et de mentalités. « C’est par exemple difficile de faire comprendre à une communauté habituée à semer les arachides au mois de mars, depuis les temps ancestraux, qu’il faut désormais le faire en juin. Ou alors qu’il lui faudra plutôt semer le sorgho cette année, au regard de la rareté des pluies, en lieu et place du maïs qui demande beaucoup d’eau. Pour obtenir des résultats, il faut parler le langage des communautés », explique Brad Garanganga, expert ayant partagé de bonnes pratiques en matière de services climatiques en Afrique australe.

Son expérience a permis de relever que parfois, les moyens de communication utilisés sont mauvais. En effet, un bulletin météo publié dans un journal distribué dans les grands centres urbains ou à la télévision n’a pas d’impact sur les paysans installés dans les zones reculées. Souvent les plus vulnérables aux changements climatiques. L’expérience du programme CCAFS rapportée par Ousmane Ndiaye et James Kinyangi au cours d’un atelier a mis à jour des canaux de diffusion efficaces. Il s’agit notamment d’un système d’alerte par Sms et messagerie vocale en langues locales destinés aux agriculteurs. L’utilisation de volontaires au sein des communautés (responsables d’associations féminines, chefs de villages, élus municipaux, députés, pour relayer l’information, ainsi que la mise à contribution des radios communautaires ont fait leurs preuves. En Afrique australe, un plan directeur couvrant l’ensemble des pays de la région a entraîné de grandes avancées. Il reste que les autres parties du continent dupliquent l’expérience.


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