Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Décentralisation: pourquoi le financement coince

La dernière session du Comité interministériel des services locaux met une fois de plus sur la table la question du financement de la décentralisation. Le processus n’est plus nouveau. Mais la plupart des Camerounais tardent à jouir des bienfaits de ce mode de gestion de l’Etat. Après la révision constitutionnelle de 1996, la loi d’orientation de la décentralisation de 2004, on a vu progressivement dès 2010 le transfert des compétences et des ressources se faire de l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées. Neuf ministères ont commencé, suivis en 2011, par quatre autres. L’objectif final étant de procéder au transfert total des compétences et des ressources en 2015. Le processus semble donc irréversible tel que le clament les responsables politiques, chargés de sa mise en œuvre. La preuve cette année, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation entend passer à 17 départements ministériels ayant transféré les compétences et les ressources. Pourtant au niveau local, les retombées de la décentralisation se font discrètes. Les compétences sont transférées, mais l’opinion peine à comprendre pourquoi les ressources ne sont pas toujours au rendez-vous.

Les suggestions du ministre de l’Administration territoriale et de Décentralisation, René Emmanuel Sadi, à la dernière session du Comité interministériel des services locaux (CISL) peuvent peut-être apporter un début de réponse. A ce sujet, les résultats d’une étude sur le financement du transfert des prérogatives et actions de l’Etat central aux collectivités territoriales décentralisées montrent que l’idéal pour que le développement local soit perceptible par tous serait de transférer 9,72 des recettes de l’Etat à la Dotation générale de la décentralisation. Pour le moment, malgré les dispositions pertinentes de la loi de finances, tout le monde fait le constat qu’une bonne partie des fonds programmés à la dépense est souvent bloquée. Le Minatd note avec beaucoup de regrets que pour ce qui est par exemple de la Dotation générale d’investissement, les fonds publics affectés aux communes sont utilisés à des fins qui n’impactent pas sur le bien-être des populations. Ces comportements, où l’intérêt personnel prend le pas sur l’intérêt du plus grand nombre, ne sont pas pour inscrire les avancées de la décentralisation en lettres d’or dans nos communes.

On comprend donc pourquoi les maires se plaignent de n’avoir pas toujours les moyens financiers nécessaires pour faire fonctionner les commissions de passation des marchés publics. Les cartons de crédits arrivent, mais le maire qui a des comptes à rendre ne peut malheureusement pas les utiliser pour construire des écoles ou des centres de santé pour défaut de financements des commissions de passation des marchés. Le blocage s’installe donc. Et les protestations montent aussi. Les responsables des services déconcentrés de l’Etat étant souvent accusés de ne pas vouloir jouer franc jeu.

Force est donc de constater que malgré la détermination des pouvoirs publics, la mise en œuvre de la décentralisation se heurte encore à l’insuffisance des moyens financiers de la plupart des communes, à l’absence d’une culture de gouvernance locale et de démocratie participative, à l’insuffisance quantitative et qualitative des ressources humaines au niveau local et à l’inadaptation des services déconcentrés de l’Etat, appelés pourtant à accompagner les communes dans la réalisation de leurs objectifs de développement. A ces difficultés, on peut ajouter l’inorganisation de la société civile. Selon des experts, elle devrait être un partenaire important des collectivités territoriales décentralisées.

 


Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière