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Dossier de la Rédaction

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L’affaire de tous

Au-delà de son caractère local, l’agitation tumultueuse entretenue depuis quelque temps par certains commerçants de tout acabit au marché de Mokolo interroge et interpelle l’ensemble de la communauté nationale. Tant il est vrai que les intérêts en jeu débordent largement le cadre plus ou moins étroit des « sauveteurs » pour épouser les contours d’une bataille autrement plus importante : l’incontournable exigence de modernité. Là-dessus, on se retrouve face à un paradoxe déchirant : d’un côté, nos compatriotes, dans leur immense majorité, aspirent à voir leur patrie rivaliser avec d’autres pays, à leur tenir la dragée haute dans cette espèce de compétition impitoyable à laquelle se livrent les nations à l’échelle planétaire. Les uns et les autres souhaitant voir le Cameroun demain au pinacle des peuples fiers, heureux, parce que forts et gagnants.

Le hic, c’est que cette légitime aspiration, plusieurs fois réaffirmée, ne trouve pas toujours l’écho souhaité au niveau des attitudes et comportements individuels au quotidien. C’est un fait que de rêver unanimement de cités captivantes de beauté, pittoresques et avenantes. Force est de constater, paradoxalement, que le désordre urbain est également l’œuvre de nos mains. Les constructions anarchiques, au mépris des règles d’urbanisation, les marchés spontanés, en un mot, l’occupation intempestive de la voie publique, les entorses ataviques aux règles élémentaires d’hygiène relèvent de pratiques répréhensibles mais qui, généralisées, à outrance sont devenues banales. Et presque… normales. Au point que celui qui s’obstine parfois à respecter la règle passe pour être un inadapté social. Désolant !

Certes, le modèle socio-économique qui est le nôtre a laissé au bord du chemin des masses de jeunes gens en proie au fléau du chômage. Nombreux sont, dans ces conditions, ceux qui se sont déversés dans le secteur informel. Ainsi, des « sauveteurs » et autres motos-taximen. Dans un indispensable souci de solidarité et de justice sociale, les pouvoirs publics ont le devoir de ménager aux uns et aux autres les conditions optimales d’épanouissement ou, à tout le moins, de croire en l’avenir. Est-ce une raison suffisante pour verser dans un nihilisme destructeur ? Si l’offre de comptoirs est largement inférieure à la demande, doit-on pour autant instaurer le règne de l’anarchie ?

De fait, le bouillonnement et les tensions mal contenues dans les marchés de nos principales agglomérations est assez révélateur du mal-être ou mal-vivre d’une frange de la population. Cela est indéniable. Reste l’impératif de construire, pour notre pays, un avenir qui chante pour les générations montantes. Et cela ne peut s’opérer que par des sacrifices consentis par l’ensemble de la communauté nationale. En toute conscience. C’est donc l’affaire de tous, chacun devant y mettre du sien pour que nos villes soient, non pas des poubelles géantes, une jungle ingérable mais des cadres de vie hospitaliers et attachants de convivialité. Il est donc impérieux et urgent de s’approprier ce combat en cessant de le faire passer comme étant exclusivement celui des élus locaux et autres mandataires du gouvernement. La tâche de bâtir un Cameroun moderne et prospère incombe à tous ses citoyens qui sont, ne l’oublions point, égaux en droits et en devoirs.

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