Un sondage auprès des ménages sur la qualité des services des entreprises en charge de la distribution de l’eau au Cameroun aurait certainement donné un bilan négatif. Parce que, nombre de ménages et d’entreprises, notamment dans la ville de Yaoundé, sont régulièrement privés d’eau. Il est bien loin le souvenir d’un robinet humide une semaine durant dans les quartiers comme Etoudi, Olembe, Messassi, Nkolbisson, Ngoa-Ekelle, Mendong. Pour évaluer le travail effectué par la Camerounaise des eaux (CDE) et la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), le Comité de suivi des contrats d'affermage et de concession entre le ministère de l’Eau et de l’Énergie et ces deux structures s’est réuni hier à Yaoundé. Au moment où nous mettions sous presse, les résolutions de travaux n’étaient pas encore disponibles. Mais selon l’ordre du jour, les participants devaient évaluer, entre autre points, la mise à jour du modèle financier par Camwater en concertation avec CDE pour l’exercice 2011, le projet de convention Etat-Cde pour le règlement des factures d’eau des administrations à soumettre à l’autorité affermante ; la situation de déséquilibre économique de l’affermage.

C’est en décembre 2007 que la Cde est créée pour assurer la gestion, la production et la distribution de l’eau potable en milieu urbain et périurbain. Et, c’est en mai 2008 qu’elle a débuté ses activités pour une durée de 10 ans. Depuis quatre ans, elle assure le service public de l’eau potable au Cameroun sur le périmètre affermé qui couvre 106 centres urbains et périurbains. Dans le même ordre, le 23 mai dernier, une enveloppe de 40 milliards de F a été octroyée sous forme de prêt à la Camwater (Société chargée de la gestion, pour le compte de l’Etat camerounais, des biens et droits affectés au service public de l’eau potable en milieu urbain et périurbain) par l'Agence française de développement (AFD). Le financement, qui s’étend sur cinq ans, est destiné à l'amélioration du service d'approvisionnement en eau de quatre villes camerounaises : Yaoundé, Edéa, Ngaoundéré et Bertoua.

Malgré les tableaux noirs dressés dans les ménages et entreprises au Minee, on note que ces contrats ont déjà permis la poursuite des constructions et la réhabilitation d’infrastructures en vue d’accroître la desserte en eau potable des populations. L'offre en eau potable dans la ville de Yaoundé devra ainsi augmenter de 50 %, grâce à la construction d'une usine de 50.000 m3/jour qui sera livrée en 2013. La ville de Douala devra connaître une amélioration de 100.000 m3/jour d'ici 2014 à travers la deuxième phase de construction d'une usine de production d'eau potable démarrée en 2011. D’autres travaux sont également en cours ou achevés dans plus de 70 villes secondaires du Cameroun selon des responsables de CDE.