Le mot-aiguillon, qui incite à l’action, est donc connu de tous, particulièrement des ministres : résultats. Plus qu’un mot incitatif, il s’agit pour le gouvernement d’une exigence présidentielle, exprimée clairement, sans fard ni fioriture, par le président Paul Biya lors de sa communication à l’occasion du premier conseil ministériel tenu le 15 décembre 2011 au palais de l’Unité, deux mois environ après sa réélection puis l’inauguration solennelle du septennat des « Grandes Réalisations ». Après avoir fait observer que la période qui s’ouvre est capitale, Paul Biya prescrivait : « Nous avons besoin de résultats ».
Les spécialistes expliquent que le budget-programme est l’un des instruments idoines et efficaces pour obtenir des résultats palpables sur le champ de la modernisation du Cameroun. Il ne s’agirait donc ni d’un mimétisme, ni d’un gadget. L’un de ses principaux avantages serait la mise en place d’un timing souple (trois ans) de mise en œuvre des activités inscrites. Car la pluriannualité introduite dans de budget-programme serait de nature à exécuter les grands projets sur un période de trois ans, évitant des interruptions inopportunes voire des annulations intempestives et nuisibles.
Il faut alors espérer que les avantages escomptés soient confortés sur le terrain des réalisations et partant des résultats lors des contrôles périodiques opérées par des structures dédiées à l’instar du Comité de suivi des grands projets dont la création est intervenue en même temps que le ministère des Marchés publics. Il n’est un secret pour personne qu’au-delà de la qualité des structures et des budgets, le changement d’habitudes de gestion ancrées depuis l’indépendance malgré les séminaires et les ateliers pour les réformes, n’est ni facile ni acquis à l’avance. Il est question d’éviter de cumuler en trois ans l’inertie et les dérapages annuels. Il est question d’une appropriation du basculement en cours par ceux qui ont en charge de penser et d’exécuter les budgets-programmes. Il est tout autant question de poser les fondations d’une culture du résultat à transmettre de génération en génération. La tâche n’est pas de tout repos.