Les commerçants obligés d’importer en attendant la haute saison dans les bassins de production.

L’oignon n’est pas l’épice la plus facile à obtenir sur les marchés ces derniers temps. Cela fait bientôt trois mois et plus que les prix connaissent une flambée soutenue. Et encore faut-il en trouver. Même au marché du Huitième à Yaoundé, lieu de ravitaillement par excellence, les quantités disponibles sont plutôt maigres. A la place de grands sacs d’oignons qu’on a l’habitude d’y voir, ce sont plutôt des petits filets rangés et superposés . « Ces oignons sont importés de la Hollande », lance Oumarou : l’un des vendeurs de ce marché en pointant du doigt lesdits filets. Dans cette partie du marché, il n’y a pas d’affluence. Normal, puisque le marchandage est presque interdit. 14 000 F le filet de 25 kg d’oignons importés, à prendre ou à laisser. « Nous n’avons que 500 F de bénéfice et au regard des taxes liées à l’importation de cette marchandise, nous ne pouvons pas nous permettre de trop marchander », explique cet autre vendeur.

Si les oignons se font autant désirer, c’est que la haute saison n’est pas encore arrivée. Et de l’avis des vendeurs, la hausse des prix a perduré, cette année, en raison des inondations qui ont paralysé la partie septentrionale du pays, principal bassin de production des oignons. Les ravitaillements en provenance des producteurs du Grand-Nord se font, en effet, de plus en plus rares. Entassés dans un coin, des sacs vides dans lesquels ils sont généralement transportés en témoignent. Pourtant, il y a seulement deux mois, les grossistes pouvaient obtenir un sac de 125 kg entre 50 000 et 60 000 F. Même s’ils se plaignaient alors de la forte hausse des prix –les mêmes sacs étant vendus en période d’abondance à 15 000 F- aujourd’hui, il est impossible d’en trouver. Mais, les commerçants se veulent plutôt rassurants quant aux prochains jours. « D’ici la fin du mois de novembre, les oignons vont revenir sur le marché, notamment la variété rouge », confie un commerçant. En attendant, les inconditionnels du made in Cameroon peuvent encore trouver de petites quantités d’oignons en provenance du Nord. Ceux-là sont vendus dans des cageots à 17 000 F ou dans des seaux de 10 litres à 8 000 F. Et pour un tas de huit petits oignons, il faut compter 1 000 F.