Des passages pluvieux et de fortes chaleurs marquent la période août-novembre 2012.

Selon les observateurs avertis du climat « yaoundéen », la grande saison des pluies tirerait à sa fin et devrait s’achever vers le 20 de ce mois. Avec des températures oscillant entre 27 et 31°C en journée, contre 21 la nuit, des averses intermittentes le jour et des pluies orageuses en nocturne, à l’image de celle de mercredi dernier, un ciel régulièrement couvert et brumeux, les prévisions météo pour les deux prochaines semaines n’annoncent pas de changement particulier. La saison des pluies, cette année, devrait donc se terminer comme elle a commencé : entre chaud et froid.

En effet, selon les données diffusées par les services météo compétents, le nombre de jours d’averse, peu élevé pour une saison pluvieuse, n’a pas permis un arrosage régulier. La quantité d’eau recueillie en moyenne sur l’ensemble de la région du Centre est inférieure à la normale de plus de 20% avec de fortes disparités locales. Dans certains départements, la pluviométrie est très déficitaire avec seulement 40% des précipitations attendues pour une saison des pluies. Sur le terrain, les conséquences de ces caprices du temps ne se sont pas fait attendre. « Normalement pour cette saison, nous semons les arachides et le maïs entre fin août et mi-septembre. Comme il n’a véritablement pas plu à ce moment là, nous n’avons pas semé. Ceux qui se sont entêtés à mettre des grains en terre l’ont regretté parce que les plants sont de mauvaise qualité. Certains ont même tout rasé. De fait, nous avons véritablement entrepris les semailles en octobre où il y a eu quelques fortes pluies. Une plante comme le maïs a besoin de beaucoup d’eau : les pluies de ces derniers jours vont beaucoup nous aider pourvu qu’il n’y ait pas de grands vents », explique Marcelline A., fonctionnaire ayant investi dans l’agriculture, fière de ses gros pieds de maïs. Certains de ses pairs prédisent de mauvaises récoltes et la famine, si ce temps capricieux se poursuit.

Malheureusement, cette instabilité n’a pas de conséquences sur l’agriculture seulement. La santé, surtout celle des enfants et autres personnes fragiles, en pâtit aussi. Ainsi, les affections respiratoires (rhumes, toux, bronchites, bronchiolites, grippes…) ont refait surface et constituent le principal motif de consultation depuis quelques semaines. « C’est un climat qui fait régulièrement passer l’organisme du chaud au froid. Et, nous ne le dirons jamais assez, il faut veiller à bien couvrir les enfants et les vieillards dans la nuit et le matin. Il faut au besoin prévoir des bonnets et des chaussettes. Les enfants qui sortent tôt pour l’école doivent avoir la poitrine et la gorge bien protégés », explique Dr J. Zogo, pédiâtre.