Les communes déterminées à tirer partie des potentialités touristiques de leur territoire de compétence n’attendent pas nécessairement que le transfert de compétence énoncé par la loi dans ce domaine soit d’abord suivi du transfert effectif des ressources financières adéquates. Il n’est un secret pour personne que l’Etat lui-même peine encore depuis des années, dans un contexte économique national et international morose, à trouver des ressources suffisantes indispensables pour booster le tourisme présenté comme un grand atout pour dynamiser la croissance. L’embellie officiellement annoncée après la dernière saison touristique, avec le cap dépassé de 500.000 touristes, n’a pas fondamentalement changé la donne. Dans un tel contexte, des initiatives communales, si modestes soient-elles, sont à la fois édifiantes et exemplaires. Au Cameroun, comme sous d’autres cieux en Afrique, se développent des petites villes dont les rues souvent en terre battue, sont embellies par des fleurs plantées le long des trottoirs. Avec une main d’œuvre locale, particulièrement des élèves pendant les vacances scolaires, sont aménagés tantôt un lac municipal, tantôt une piste forestière pour parvenir à une grotte touristique… Parfois, les initiatives projetées voient effectivement le jour avec l’appui du FEICOM.
Certaines communes ambitieuses n’hésitent pas à recourir à la coopération internationale. Dans un entretien avec Cameroon Tribune, le maire de Dizanguè affirme que sa commune a déposé plusieurs dossiers relatifs au tourisme non seulement dans des ministères à Yaoundé, mais aussi chez des partenaires extérieurs. Il a compris tout le bénéfice à tirer de la coopération internationale et du partenariat non seulement pour le know-how, mais aussi pour la publicité et la fréquentation des sites touristiques ainsi aménagés. A condition que ces sites soient effectivement accessibles à travers des routes sans bourbiers. Une œuvre qui ne peut être réalisée dans la plupart des cas que par l’Etat ou avec son concours.