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Jean-Emmanuel Pondi : « Le vide de la Libye doit être comblé »

Les précisions de Jean Emmanuel-Pondi,professeur de sciences politiques et de relations internationales (IRIC) sur son nouveau livre.

Pourquoi consacrer un ouvrage à Mouammar Kadhafi?
Nous avons la fâcheuse tradition en Afrique de ne pas tirer les leçons des expériences. Et la mort de Mouammar Kadhafi est un événement lourd de conséquences au vu de son investissement dans le fonctionnement de l’Afrique. Son départ laisse ce que j’appelle le vide de la Libye, sur le plan d’une Afrique indépendante économiquement et sur le plan de ses prises de position dans le monde entier. Le livre est publié un an après sa mort. Qu’est-ce qui a été fait depuis ce temps ? Aujourd’hui, on est bien loin du nirvana annoncé. M. Kadhafi n’était ni un ange, ni un saint. Mais il avait des valeurs qu’il défendait pour l’Afrique.
Quelles leçons tirer de la mort du Guide libyen ?
Pour moi, l’heure est à l’introspection. La communication de l’Afrique en tant que continent a été un vrai désastre, puisque nous avons été écartés diplomatiquement, politiquement d’une crise africaine qui se déroule sur le sol africain. L’Union africaine ne dispose d’aucun média dans les 54 pays d’Afrique. C’est donc normal qu’il y ait un déficit en termes de transmission de sa position. On a dit que l’Afrique n’avait pas de position. Mais il n’y a rien de plus faux. Elle avait donné sa position mais elle n’avait pas le goût de plaire à ceux qui avaient un intérêt à leur agenda. La deuxième leçon est en rapport avec le départ du Guide Libyen et les positions qu’il défendait. Les nouvelles autorités ne sont pas prêtes à soutenir le projet des Etats-Unis d’Afrique, ni à renflouer au même niveau financier les engagements de la Libye.
Que préconisez-vous pour venir à bout de ce vide de la Libye ?
Il est évident qu’il ne faut pas compter sur l’occident pour obtenir l’indépendance de l’Afrique. Dès lors, il faut réfléchir sur les modalités de substitution de cette carence de la Libye. Il y a des pays comme l’Angola, la Guinée équatoriale, l’Algérie, l’Ile Maurice, l’Afrique du sud, le Nigeria, qui ont énormément d’argent. Il ne faut pas attendre d’être à deux jours du sommet ( de l’UA, ndlr) pour se rendre compte qu’il y a un problème. Et ce que ce livre propose, c’est de signer une résolution au niveau de l’UA, l’autorisant à collecter sur chaque billet d’Avion à destination de l’Afrique, un dollar qui soit reversé dans sa caisse. Ça ne coûte pas un franc à quelque pays que ce soit en Afrique, et ça fait en sorte que chaque jour, l’Union africaine a de l’argent pour mener à bien dignement ses objectifs. Il n’y a pas de respect pour les mendiants. C’est ce que j’ai souvent dit.
Quid des Etats-Unis d’Afrique aujourd’hui ?
Je pense que le projet ne tenait pas qu’à une personne, même si Mouammar Kadhafi en était l’avocat le plus en vue. Quand vous lisez l’acte constitutif de l’UA qui a été signé pour la première fois le 11 juillet 2000 à Lomé, vous constatez qu’il y avait déjà 27 pays qui avaient signé. Et ça a été ratifié pour Durban en 2002. Ça veut dire que les 53 pays à l’époque l’avaient signé. Mais aujourd’hui la problématique et l’importance de l’UA sont de rigueur, parce qu’aucun pays en Afrique, l’Afrique du Sud y compris, ne peut s’en sortir seul. L’Union et l’intégration de l’Afrique sont une position stratégique désormais.
Pr. Jean-Emmanuel Pondi : « La communication de l’Afrique a été un vrai désastre », durant la révolution libyenne.


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