Cavaye Yeguié Djibril relève le saut qualitatif dans la gestion des finances publiques.

C’était le principal point du discours d’ouverture de la troisième session annuelle de l’année législative prononcé ce lundi par le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril : l’avènement du budget programme, dont la première mouture sera soumise à l’examen des élus dans les jours qui viennent. Le PAN a salué un virage opéré après 50 années d’élaboration de la loi de finances adossée sur l’ordonnance de 1962 et qui a jusque-là fait évoluer le Cameroun avec un « budget de moyens » qui a malheureusement « révélé quelques limites », parce qu’il ne se préoccupait pas des résultats, s’élaborait sans objectifs particuliers de développement et se caractérisait par une « reconduction automatique des crédits d’une année à l’autre, le manque de prévisibilité à moyen terme… »
Face au gouvernement conduit par le Premier ministre Philemon Yang ce lundi, le président de l’Assemblée nationale a voulu saluer l’avènement d’un « outil de gestion des finances publiques consistant à élaborer, présenter et exécuter la loi de finances sur la base des programmes. » Chaque programme étant « la structuration d’une politique conduite dans le champ de compétence d’un ministère ou d’une institution et orientée sur la recherche de résultats précis. » Il a salué au passage un budget qui se révèle aujourd’hui comme « la forme la plus achevée des feuilles de route de nos différents départements ministériels. » S’adressant ensuite à ses collègues parlementaires, le président de l’Assemblée nationale s’est félicité des avancées enregistrées dans le champ du contrôle de l’action gouvernementale par les élus, et particulièrement la Commission des Finances et du Budget qui exerce plus de prérogatives dans le cadre de la loi portant régime financier de l’Etat qui entre entièrement en application le 1er janvier 2013. Cavaye Yeguié Djibril les a ensuite invités à être à la hauteur des attentes et des enjeux et à s’intéresser davantage « à l’optimisation de la ressource, à la pertinence des objectifs fixés, à l’action publique et à ses résultats », au lieu de s’intéresser « au pourcentage d’augmentation de tel ou tel budget. » Les différentes sessions de formation suivies par les députés et les cadres de l’Assemblée nationale devraient leur donner les moyens d’être à la hauteur des attentes, selon le PAN. Au rang des présences remarquées hier, celle du procureur général près la Cour suprême, Martin Rissouk à Moulong et de proches collaborateurs du chef de l’Etat, dont le ministre secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.