Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Quand le planning familial « accouche » le développement

La question au centre, mercredi dernier à Garoua, de la présentation du rapport 2012 sur l’état de la population mondiale.


 Une vieille tradition africaine veut que les enfants représentent la richesse. Et donc, plus sa progéniture est abondante, plus on bénéficie de considération sociale. L’idée a, en tout cas, servi de support à des politiques de natalité non maîtrisées, et à une démographie galopante qui a pourtant décuplé les inégalités en élargissant l’assiette de populations vivant dans la pauvreté. Au Cameroun, la région du Nord en particulier connaît bien ce problème. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si le lancement de la présentation du rapport 2012 sur l’état de la population mondiale, délocalisé pour la première fois hors de la capitale Yaoundé, a choisi pour cadre mercredi dernier, la ville de Garoua, chef-lieu de la région. Où, le thème de cette année « Oui au choix, non au hasard : planning familial, droit de la personne et développement », avait par conséquent une résonnance particulière.

La question de la planification dans la politique de natalité est en effet un problème réel. Le Dr Jean Bosco qui s’est exprimé au nom du Bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), l’a illustré avec un chiffre. Au Cameroun, 61% des femmes en âge de procréer mais ne le souhaitant pas, n’ont pas accès aux moyens de contraception modernes. Une moyenne encore plus élevée dans la région du Nord. Or, différentes études ont démontré que des naissances limitées et espacées permettraient un gain de productivité de plus de 240 milliards de Fcfa sur dix ans. En effet, avec moins d’enfants et des naissances espacées, les familles peuvent mieux investir, notamment dans l’éducation de leur progéniture. A contrario, l’abondance de « bouches à nourrir », observée surtout dans les ménages les plus défavorisées, au-delà de limiter l’accès à l’éducation de tous les enfants, amplifie le cycle d’endettement dans ces ménages. Ainsi, selon le rapport 2012 de l’Unfpa sur l’état de la population, le taux moyen de naissances par femme et de 2,5 au niveau mondial, de 1,7 dans les pays développés, et de 5,1 en Afrique subsaharienne.

Les différents orateurs de la cérémonie de Garoua, se sont donc attelés à lancer un plaidoyer pour une meilleure politique de planification, comme gage de développement. Ce, à travers une sensibilisation accrue, mais aussi la facilitation de l’accès aux différents moyens contraceptifs.

« Planification n’est pas synonyme de limitation»

Dr Nicole Eteki, membre du Bureau Unfpa Cameroun.


Comment comprendre le thème qui accompagne la publication du rapport 2012 sur l’état de la population mondiale ?

Je voudrais relever, pour éviter des confusions qui sont souvent faites, que planification familiale n’est pas synonyme de limitation des naissances. La planification, c’est donner l’opportunité au couple ou à l’individu de choisir quand, combien et à quel moment faire des enfants. C’est en droite ligne avec le thème choisi donc, parce que la planification familiale est un droit pour l’individu. C'est-à-dire que chacun a droit à savoir et à bénéficier de toute la technologie qui va leur permettre de planifier leur famille. Il y a également un aspect qu’on oublie souvent, c’est aider les couples qui ont du mal à avoir un enfant à pouvoir en faire, et ça montre que la planification prend en compte le bien-être de la famille.

En quoi la planification familiale peut-elle impulser le développement ?

Une femme qui fait des enfants chaque année n’a déjà pas les moyens, sur le plan de la santé, de récupérer de chaque accouchement. Pas plus qu’elle n’a de temps pour se développer intellectuellement ou mener des activités génératrices de revenus. Au plan familial, il y a plus de difficultés à gérer l’éducation de tous ces enfants. C’est tout le contraire quand les naissances sont espacées. Cela participe à la lutte contre la mortalité maternelle, qui est le cinquième Omd que le Cameroun a ratifié. Or les femmes sont agents puissants de développement, il y a donc une incidence à ce niveau-là aussi.

Et que fait donc l’Unfpa pour faciliter cette promotion de la planification, ainsi que l’accès aux contraceptifs ?

Dans les années 90, il y a eu un fort accent sur la planification familiale. Et dans ces années-là, on a vu un bond de l’utilisation des services de planification familiale, avec un taux de prévalence des contraceptifs modernes qui a doublé. Et puis certains bailleurs de fonds se sont retirés. La planification familiale a perdu sa place au bénéfice de la lutte contre le sida et le paludisme. Aujourd’hui, l’Unfpa œuvre, avec d’autres partenaires, pour repositionner la planification familiale afin qu’elle redevienne une préoccupation majeure en matière de santé. Pour cela, l’Unfpa a appuyé le gouvernement dans l’élaboration de ce qu’on appelle le Plan stratégique de sécurisation des produits contraceptifs, afin que chaque personne qui en a besoin puisse disposer du bon produit contraceptif au bon prix, au bon moment. L’Unfpa intervient aussi dans l’approvisionnement de ces produits et forme des volontaires à base communautaires pour la sensibilisation et la distribution des produits., pour identifier les maux qui en entravent le repositionnement.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière