Les ministres Koung à Bessike et Nganou Djoumessi ont visité les chantiers vendredi dernier.
Dans un contexte marqué par la dernière réunion des élites du département de l’Océan à Fifinda le 10 novembre dernier, où des doléances ont été formulées au sujet des chantiers du Complexe industrialo-portuaire, la descente à Kribi de deux membres du gouvernement traduit un objectif clair. Pour le ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Emmanuel Nganou Djoumessi, il s’agit « d’apprécier l’évolution des travaux et donner des orientations pour que le projet soit conduit dans un climat serein qui rencontre l’adhésion des populations ». Jacqueline Koung à Bessike, ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, vient, quant à elle, donner des précisions sur les procédures en cours pour l’indemnisation et la relocalisation des personnes touchées par le projet.
Récriminations
Premier arrêt sur la route qui mène à Mboro, où se construit le port en eau profonde à 30km de Kribi, le cortège fait escale à la carrière d’Ebounja. Martin Bell Benaé, maire de Kribi 1er, relève que « certains employés camerounais du site ne possèdent pas d’équipement de protection individuelle et que le mouvement des camions entraîne des nuisances sonores et des levées de poussières affectant la santé de [ses] concitoyens ». Puis, les deux ministres se rendent sur les zones de relocalisation Sud et Sud-Est, non loin du village Lolabé. « Les tertres sont ouvertes dans le nouveau cimetière. Un trafic d’ossements humains a lieu, puisque les exhumations se font sans concertation », se plaint Grégoire Mba Mba, représentant des populations au Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire. Quand la suite ministérielle arrive à Mboro. Edward Xu, manager de la China Harbour Engineering Company (Chec), se plaint « de la saison des pluies qui freine les travaux. La mauvaise qualité des routes et des communications rendent difficile la coordination des équipes sur le terrain ». Le responsable de l’entreprise qui construit le port précise néanmoins qu’il sera livré en 2014 comme prévu et qu’ils sont à 30% de réalisation.
Solutions
Face au chômage ambiant dont se plaignent les élites de l’Océan, Patrice Melom, coordonnateur de l’unité opérationnelle, précise que les emplois seront plus disponibles durant l’exploitation du port. La construction étant plafonnée à 900 postes actuellement. Le ministre Nganou Djoumessi invite d’ailleurs la jeunesse camerounaise « à se former aux différents métiers d’ingénierie qui découleront de ce complexe». Dans une volonté d’apaisement, il demande au Comité de pilotage d’inviter les autorités administratives durant les réunions afin qu’elles « exposent en premier sur l’état d’esprit des populations ». Aux magistrats municipaux et autres personnalités, le Minepat précise que « le Comité de pilotage est le cadre privilégié où les problèmes peuvent être exposés et trouver des voies de solution ».
