La mesure ne sera levée qu’une fois que le processus aura abouti.
Le Bubinga et le Wengue sont actuellement menacés. Depuis le 09 novembre dernier, il est interdit d’exploiter ces deux essences de bois sur l’étendue du territoire national camerounais. Et d’après l’arrêté du ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), Ngole Philip Ngwese, qui rend publique cette décision, la suspension de l’exploitation « reste valable jusqu’à l’aboutissement de la procédure d’introduction de ces essences dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) ».
Si ces deux essences (Bubinga, Wengue) sont inscrites à l’annexe II, leur exportation fera désormais après la délivrance et la présentation préalables d’un permis d’exploitation, validé par l’autorité scientifique (Anafor pour le cas du Cameroun) de l’Etat d’exportation, attestant que l’exportation ne nuit pas à la survie de l’espèce intéressée. Pour tout commerce de spécimens d’une espèce inscrite à l’annexe III, un organe de gestion de l’Etat d’exportation doit apporter la preuve que le spécimen en question n’a pas été obtenu en contravention aux lois sur la préservation de la faune et de la flore en vigueur dans cet Etat.
En avril 2011, une décision similaire avait déjà été prise par le Minfof, pour les mêmes essences. La suspension de l’exploitation courait jusqu’au 31 décembre 2011, le temps pour l’Agence nationale d’appui au développement forestier (Anafor) de mener une étude conduisant à la détermination des quotas d’exportation desdites essences. Mais, il semble que ces deux essences, très prisées sur le marché, sont l’objet de trafic illicite. En effet, depuis septembre dernier, le Minfof a lancé cinq avis d’appel d’offres portant sur la vente aux enchères publiques de certaines essences de bois (Bubinga, Iroko et Tali) saisies par ses services. Le plus récent, datant du 15 novembre dernier, concerne la vente aux enchères publiques des bois en grumes de Bubinga stockés dans l’enceinte de la scierie SCACI-I, zone industrielle Bassa-Ndokoti à Douala. La mise à prix pour le mètre cube est fixée à 700 000 F. Les cinq billes de bois concernées sont évaluées à plus de 28 millions de F. Le Bubinga est exploité dans les régions du Sud, du Centre (Nyong-et-Kelle, Nyong-et-So’o, Nyong-et-Mfoumou) et dans le Littoral, notamment dans le département de la Sanaga Maritime.
