Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Quand Kelman rit noir

L’auteur a commis voici quelques mois, « La bible de l’humour noir ». Décoiffant.

Gaston Kelman aggrave son cas. Appuie à nouveau là où ça fait mal. Mais cette fois-ci, avec un instrument qui fait du bien : l’humour. Avec son nouveau livre – pompeusement – baptisé « La bible de l’humour noir », s’il surfe toujours sur les questions raciales, il aborde cette fois le sujet sur un ton décalé. La blague, basée sur des idées reçues ou des lieux communs, bien sentie pour mieux nous accepter tels que nous sommes. Pour manifestement mieux faire passer son discours de « déracialisation » des êtres humains abordé crument dans « Je suis noir et je n’aime pas le manioc », « Au-delà du blanc et du noir » et « Pour en finir avec l’alibi racial ». Gaston Kelman aime décidément jouer avec les couleurs...

Voilà donc un livre qui devrait mieux faire comprendre le discours de cet écrivain « Bourguignon d’ascendance bassa ». Et loin de pleurnicher sur les atavismes crades et revêches, mieux vaudrait, pour Kelman, en rire. La pilule pourrait être plus facile à avaler. Car, si l’auteur reconnaît la difficulté de plaisanter sur les Noirs, il écrit, reprenant des extraits de « Raciste, moi ? », livre de l’écrivaine Françoise Batardon : « Dans ce monde désorienté, avoir le sens de l’humour vaut mieux qu’une boussole. Rire de soi est une preuve de sagesse. C’est peut-être aussi un rempart contre l’adversité et l’angoisse ».

Ce sont des blagues grinçantes parfois acerbes, aigres-douces, assénées sur les Noirs, les Africains, les Antillais, les Afro-américains, les immigrés et leur rapport à l’autre. P. 100 : « Le regard mauvais, un Blanc interpelle un Malien à Barbès. -Pourquoi, vous les Noirs ne restez-vous pas chez vous au lieu de venir envahir notre pays ? Sans se démonter le moins du monde et tout en continuant à mâchouiller son gros cure-dent, le Noir lui demande : -Qui a commencé ? ».

Le florilège, assez intéressant, est émaillé de réflexions pertinentes sur les questions raciales. Même si on a l’impression du déjà entendu ou lu quelque part – les sites Internet spécialisés diffusant d’ailleurs à profusion ce type de blagues –, on rit toujours de bon cœur et on tolère mieux l’autre, en le taquinant. Les Camerounais et les « cameruineuses » en prennent aussi pour leurs travers. Tenez : « Comment appelle-t-on une Camerounaise qui passe dans la rue ? On agite un billet de banque ».

« La bible de l’humour noir » est un livre décapant et rafraîchissant. Après les nombreuses accusations de ses congénères mélaninés (d’être à la solde des Blancs), Kelman nous sert un ouvrage digeste qui fera pouffer de rire plus d’un. L’effet de l’humour me direz-vous... Allez, une dernière pour la route. Page 63 : « Un scientifique a inventé une machine qui permet d’arrêter les voleurs et décide de l’essayer dans plusieurs pays. Aux Etats-Unis, trois cents voleurs ont été pris en trente minutes. En Italie, deux cents voleurs ont été arrêtés en cinq minutes. Au Sénégal, six cents voleurs ont été appréhendés en deux minutes. Au Cameroun, en une minute, la machine a été volée. » A méditer.



Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière