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Dossier de la Rédaction

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Où allons-nous ?

On croyait avoir touché le fond avec ce qui s’était passé à N’Gaoundéré, une nuit de novembre 2010. On croyait, en effet, le comble de l’horreur atteint, lorsque, ce jour là, des personnes malveillantes ont investi la cathédrale du Millénaire de l’Eglise Evangélique Luthérienne au Cameroun, au quartier « Norvégien » dans le chef lieu de la région de l’Adamaoua. Le spectacle qu’ils avaient laissé derrière eux était plus que désolant, inqualifiable. Un troupeau de chèvres n’aurait pas fait pire, puisque que ces individus, sans foi ni loi, ont laissé dans ce lieu du culte, urines et excréments. En plus d’avoir vandalisé les équipements et emporté certains instruments de musique.

Après tout cela, le pire demeurait à venir. Et il est venu, en plein jour, pendant l’adoration du saint sacrement, sous les yeux du clergé et des fidèles médusés, à la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Une foule est venue déposer un corps, un cadavre d’enfant, devant l’autel. Ce qui a conduit les responsables de ce lieu sacré à le fermer, le temps de dire une messe de purification.

On ne peut qu’être indigné, horrifié, devant cet acte hautement condamnable. Des errements qui jusqu’alors étaient tout simplement inimaginables, tant notre société a toujours fait montre d’un grand respect pour le sacré. Nos traditions ancestrales observent, en effet, une attitude obséquieuse pour tout objet cultuel, qu’il soit profane, chrétien ou musulman. Le glissement par rapport à cette vertu qu’il faudrait absolument préserver ne date sans doute pas d’aujourd’hui. L’on a pu constater que quelque dérèglement dans notre société, lorsqu’on a commencé à déplorer des vols de plus en plus en nombreux dans des lieux saints et encore plus, lorsque se sont multipliés les assassinats de prêtres. Après l’ignominie de l’assassinat des hommes de Dieu, nous voici dans l’infamie du mépris de la foi. C’est une ligne rouge de plus qui est ainsi franchie. D’autant que la profanation de la cathédrale met en lumière des pratiques peu orthodoxes auxquelles s’y livrent certaines âmes visiblement égarées : des chats qu’on tente d’enterrer vivants, entre autres.

Il y a deux mille ans, selon l’Evangile, le Christ avait pris le fouet pour chasser des marchands du temple de Jérusalem. Quelle méthode faudrait-il adopter pour nos concitoyens qui, aujourd’hui, vont plus loin dans l’horreur ?

Lorsqu’on exclut des foyers de tension interreligieuse comme le Nord du Nigéria, l’Egypte ou l’Irak et, dans une moindre mesure, les démocraties d’Europe occidentale, l’espace religieux, sans demeurer totalement en marge de l’espace politique, se révèle un refuge dans les turbulences sociales. Même si ce refuge est apparu précaire pendant des conflits, comme au Rwanda du temps du génocide ou en Côte d’Ivoire, au cours de la crise postélectorale de 2011.

Que restera-t-il au Cameroun comme le repère, si le respect du sacré disparaissait du subconscient collectif ? A quel saint faudrait-il se vouer lorsque les objets cultuels commencent à descendre si bas dans la considération de certains de nos compatriotes ?

 

 

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